Marion Larat, la jeune femme qui a déposé plainte, le 14 décembre dernier, contre Bayer, le laboratoire fabricant la pilule Méliane, s’est entretenue lundi avec Najat Vallaud-Belkacem. C’est à la demande de la plaignante que cette rencontre s’est déroulée, en marge d’un déplacement de la ministre des Droits des femmes en Gironde. Son but : interpeller cette dernière sur les problèmes soulevés par les pilules de troisième et quatrième génération, qui, estime-t-elle, porte atteinte aux droits de femmes.
« Ce n’est pas juste un problème médicamenteux mais sociétal et de droits des femmes », a en effet insisté Marion Larat lors de cette rencontre, interpellant au passage la ministre sur les « lobbies » des laboratoires, rapporte l'AFP. Refusant de se prononcer sur cet aspect, eu égard à la procédure judiciaire en cours contre Bayer, Najat Vallaud-Belkacem a cependant admis un manque d’information, en France, sur les différents modes de contraception. « Dès le début, le synonyme de la contraception, c'était la pilule ». Et d’ajouter : « la contraception est beaucoup trop orale. Les femmes ont beaucoup trop recours à la pilule par rapport à d’autres modes contraceptifs qui existent comme le patch, l’anneau, le stérilet qui sont sur le marché mais auxquels on n’a pas souvent recours ».
Rappelant l’existence d’une contraception masculine, la ministre des Droits des femmes a par ailleurs regretté que, suite aux « interrogations autour des pilules de troisième et quatrième génération, beaucoup de femmes ont pu être tentées d’arrêter leur contraception. Il faut aussi redire que c’est un levier de l’autonomie et de l’indépendance ». Âgée de 25 ans, Marion Larat a été victime d’un AVC en 2006 qu’elle impute à la prise, à l’époque, de la pilule Méliane. Cette Bordelaise est aujourd’hui handicapée à 65%.