Une étude internationale menée depuis 1990 dans 9 pays, dont la France, le Brésil et les États-Unis, a prouvé que les polluants et les gaz d'échappement auraient des conséquences négatives sur le développement fœtal. Les résultats prouvent que la présence dans l'air de particules fines diminuerait dangereusement le poids du nouveau-né et que plus une femme enceinte est exposée, plus elle a de chances d'avoir un bébé de faible poids (inférieur à 2,5kg). Cette étude, publiée dans la revue scientifique « Environmental Health Perspectives » (EHP), mercredi 6 février, s'est penchée sur 3 millions de naissances dans quatorze centres urbains. « Ce sont en fait des niveaux de pollution de l'air auxquels nous sommes quasiment tous exposés dans le monde », indique le Dr Woodruff, professeur de gynécologie et de science de la reproduction à l'Université de Californie à San Francisco. « Ces particules microscopiques, qui sont plus fines qu'un cheveu sont dans l'air que nous respirons tous », ajoute-t-il.
Les risques varient en fonction des régions et des proportions de pollution dans l'air. Plus la pollution est élevée, plus les risques d'insuffisances augmentent. « Le risque individuel demeure faible, mais, en termes de santé publique, l'effet est très important, car de très grandes populations sont exposées à ces pollutions », indique au Monde Rémy Slama, responsable de l'équipe d'épidémiologie environnementale de l'Institut Albert-Bonniot. Par ailleurs, les scientifiques démontrent qu'un faible poids à la naissance peut engendrer par la suite des problèmes de santé pour l'enfant. Une exposition constante à la pollution peut provoquer des maladies prénatales comme des allergies, de l'asthme ainsi que des pathologies plus importantes à l'âge adulte comme des cancers et des maladies pulmonaires. « On suspecte en outre que le faible poids à la naissance ne soit que le signe visible d'autres modifications, pouvant être associées à des risques accrus, plus tard dans la vie, de troubles du métabolisme ou de pathologies cardiaques... », ajoute M. Slama.
Alice Bidet
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