Les dangers du bisphénol A sont mis en doute par un toxicologue américain dépendant du ministère de l’Énergie. Justin Teeguarden l’affirme : la substance chimique présente dans de nombreux contenants alimentaires ne mérite pas d'être si décriée.
D’après plusieurs recherches sur les animaux, le bisphénol A serait un perturbateur endocrinien, affecterait le développement cérébral du fœtus et des nouveau-nés mais pourrait également augmenter le risque de cancers hormono-dépendants, en particulier du sein et de la prostate.
Mais selon Justin Teeguarden, ces interprétations du risque pour les humains sont fausses, au vu d’une analyse de près de 150 études sur le sujet présentée vendredi dernier. En effet, les doses de bisphénol A dans le sang de la population s'avéreraient bien plus faibles que le seuil de toxicité constaté chez les animaux.
« Avec de telles concentrations, on ne peut pas dire, comme des études le font, que cela reviendrait à exposer des bébés à des doses massives de BPA équivalentes aux oestrogènes contenus dans une pilule contraceptive », note le scientifique. Il va même jusqu’à les qualifier d’« arguments pour interdire le BPA ».
En 2012, un appel de groupes environnementaux interpellait l’Agence américaine des médicaments pour qu’elle interdise cette substance. Une demande qui a été rejetée, faute de preuves scientifiques.
Le Canada, l'Union européenne et 11 états américains ont déjà proscrit le bisphénol A dans les biberons ainsi que dans d’autres produits destinés aux enfants. Le Parlement français a adopté un texte qui interdira le BPA dans les contenants alimentaires à compter du 1er janvier 2015. Il l'est déjà depuis début 2013 pour les contenants destinés à l'alimentation des bébés.
Elodie Cohen Solal
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