Dans les secteurs de la recherche, de l’épidémiologie et de la surveillance post autorisation de mise sur le marché (AMM), les professionnels de l’industrie pharmaceutique considèrent que les autorités sanitaires françaises ont encore des progrès à faire. Dans une lettre adressée aux députés et communiquée à l’AFP, Hervé Gisserot, président du Leem, le groupement des entreprises du secteur de la pharmacie, alerte les politiques qui doivent débattre de la sécurité sanitaire des médicaments à partir du 26 février, sur les mesures urgentes à prendre.
Dans le courrier, ils assurent que les autorités sanitaires doivent se concentrer sur l’amélioration des recherches des « marqueurs de toxicité » lorsqu'un médicament est en phase de développement. Elles devraient par ailleurs favoriser l’accès à des bases de données de référence collectées au plan national, comme c’est le cas pour l’assurance-maladie, et enfin renforcer les mesures de pharmacovigilance une fois les médicaments mis en vente. Pour cette dernière mesure, Hervé Gisserot parle de « développer des méthodologies adaptées » pour que le système de notification des incidents soit plus efficace.
Les députés ont déjà voté une loi en décembre 2011 qui renforçait le contrôle des médicaments et créait une nouvelle Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (Ansm), censée être plus efficace et plus exigeante que l’ancienne Afssaps. Mais les scandales successifs des pilules contraceptives de dernière génération et de Diane 35, l’anti-acnéique prescrit comme contraceptif, ont de nouveau agité l’opinion publique fin 2012, soit dix-huit mois à peine après l’affaire du Mediator, révélée en juin 2010.
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