La semaine dernière a eu lieu le colloque du conseil général sur la sexualité des ados à Brest, l’occasion pour le Professeur Israël Nisand, gynécologue et auteur d’un rapport sur la contraception, d’expliquer au Telegramme.com sa colère après la décision de Marisol Touraine de rendre gratuit l’accès aux différents contraceptifs pour les mineures, et l’interruption volontaire de grossesse (IVG) pour toutes les femmes. Il explique que c’est « un nouveau coup porté aux femmes à qui l’ont fait croire que l’IVG serait moins dangereuse que la pilule […], l’IVG n’est pas une contraception. On voudrait nous faire croire que l’IVG est une expérience positive pour la femme, ce n’est vraiment pas le cas ».
Le Pr Nisand explique que le nombre d’IVG chez les mineures peut chuter grâce à la prévention, en rappelant au passage qu’en France il y a trois fois plus d’IVG chez les moins de 18 ans qu’en Suisse, qu’en Hollande ou qu’au Québec… Il évoque Info Ado, son programme mis en place en Alsace dans le cadre duquel il informe en milieu scolaire sur les consultations ouvertes. Ce dispositif a déjà permis de faire reculer le nombre d’IVG par deux à Strasbourg et par trois en milieu rural. La gratuité de l’IVG serait donc incitative pour les mineures, alors que 2/3 des conduites à risque de grossesse pourraient être évitées grâce à la prévention et l’accès aux contraceptifs auxquels on pense moins, comme l’implant. Le dernier tiers de conduites à risque est considéré comme « incompressible à l’adolescence ».
Victoria Houssay
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