Mercredi 17 avril doit s'ouvrir à Marseille le procès hors-norme de l’affaire des prothèses mammaires PIP. Sur le banc des accusés, Jean-Claude Mas, le fondateur de Poly Implant Prothèse et quatre ex-dirigeants de cette société varoise. Partie civile, plus de 5 000 victimes qui attendent que l’ex-chef d’entreprise formule au moins des excuses. Mais rien n’est moins sûr à ce sujet.
Les derniers bilans sur les retraits d'implants font état de 4 100 cas de ruptures et de réactions inflammatoires chez près de 2 700 femmes. Un constat qui n'a suscité chez Jean-Claude Mas aucun remord depuis la révélation de ce scandale sanitaire et la mise en liquidation de son entreprise en 2010. En octobre dernier, remis en liberté après huit mois de détention, ses premiers mots avaient été pour lui-même. Se disant ruiné, le sexagénaire avait déclaré : « Je n'ai plus d'esprit, je ne suis plus rien ». Et pendant l’enquête, il avait estimé que les plaignantes étaient des « personnes fragiles, ou qui ne font ça que pour le fric », rapporte BFMTV.com.
À 51 ans, Christine Michelini est l’une des 5 000 femmes ayant porté plainte. Après un cancer, une ablation du sein et une reconstruction mammaire, elle découvre en 2012 que la prothèse PIP qui lui a été implantée n'est pas conforme. Elle doit se la faire retirer. Mercredi, elle assistera à l’ouverture du procès pour tromperie aggravée et escroquerie, prévu pour courir jusqu’au 17 mai. Mais contrairement à d’autres victimes, elle n’espère pas d’excuses de Jean-Claude Mas. « Je ne crois pas qu’il émettra de regrets, a-t-elle confié à Ouest-France. Il savait ce qu’il faisait. Son intérêt était financier. Je veux au moins qu’il baisse les yeux. »
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