Elle avait été l’une des premières femmes à bénéficier d’une greffe de l’utérus en 2011. Deux ans après cette intervention, Derya Sert, une jeune Turque de 22 ans, vient de devenir la première femme née sans utérus à être enceinte. En effet, les médecins de l’hôpital universitaire Akdeniz d’Antalalya en Turquie lui ont implanté plusieurs embryons fécondés in vitro à partir de ses ovules et des spermatozoïdes de son mari. Une intervention dont les suites sont pour l’heure encourageantes. « Les tests préliminaires de ces deux dernières semaines sont compatibles avec une grossesse », a d’ailleurs indiqué l’équipe médicale, précisant que la santé de la patiente était « bonne ». Bien qu’à risque, cette grossesse devrait se conclure par une césarienne, deux mois avant le terme.
Une nouvelle qui donne de l’espoir aux quelque 5 000 femmes dans le monde atteintes du syndrome de Rokitanski et donc nées sans utérus. Mais, à ce jour, seules cinq femmes, au niveau international, ont été opérées. En effet, la transplantation d'utérus est encore une intervention expérimentale et polémique. Non seulement elle fait encore l’objet de recherches mais le rapport bénéfice/risque des patientes est encore inconnu.
Concrètement, cette opération consiste à prélever des ovocytes avant de les congeler. Les médecins greffent ensuite l'utérus et attendent au moins un an afin d’éliminer tout risque de rejet. Si tout se passe bien, ils transfèrent les embryons fécondés dans l'utérus. Problème, pour l’heure, aucun praticien n'est capable d’affirmer qu’une jeune femme transplantée pourra mener une grossesse jusqu’au bout, sans dommage pour sa santé et celle de son enfant. Ainsi, alors qu’en France, des femmes ont lancé une pétition afin d'avoir accès plus rapidement à l'opération, Pascal Pivert, responsable de l'assistance médicale à la procréation à Limoges et spécialiste des greffes de tissus ovariens se veut très prudent. « Nous avons un programme prévu sur plusieurs années et on ne veut pas sauter des étapes. La première étape est la faisabilité du prélèvement », a-t-il expliqué sur les ondes de France Info.
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