Depuis le 17 avril, le procès inédit des dirigeants de la société Poly Implant Prothèse se tient au palais des congrès de Marseille. Parmi les quelque 6 300 plaintes qui ont été déposées contre la société qui fabriquait ses implants mammaires avec du gel défectueux et non conforme, se trouve un groupe d’une centaine de femmes vénézuéliennes, encore moins bien loties que les autres.
D’après leur avocat, maître Arié Alimi, « elles ne sont pas dans la même situation que les victimes françaises, elles ne bénéficient d’aucune possibilité d’indemnisation ». Ainsi les victimes sud-américaines se retrouvent-elles coincées, sans possibilité financière de faire explanter leurs prothèses. Les prothèses PIP fabriquées en France, dans le Var, ont été massivement exportées pendant les années fastes de l’entreprise et avant sa liquidation en 2010. En tout, 300 000 femmes dans le monde porteraient des prothèses de cette marque.
Certains pays du continent sud-américain ont eu pour réflexe de faire interdire les prothèses PIP dès les premières révélations de l’affaire, en 2010, c’est le cas du Brésil, de l’Argentine et de la Colombie. Néanmoins, en Argentine, 13 500 prothèses auraient été importées. Pourtant aucun pays d’Amérique latine n’a opté pour le principe préventif mis en place par la France, c’est-à-dire la préconisation de retrait des implants PIP pour toutes les femmes.
Alors que des sommes allant de 30 000 à un million d’euros ont été évoquées dans ce procès pour chiffrer l’indemnisation des victimes, les Vénézuéliennes se contenteront de demander 5 000 euros de dommages par personne pour préjudice moral : « Ce procès n’amènera rien pour mes clientes, si ce n’est leur reconnaissance de qualité de victime, mais ce qu’elles veulent aujourd’hui, c’est pouvoir payer un chirurgien pour enlever ces prothèses et éventuellement mettre d’autres prothèses conformes », a précisé l’avocat.
Le procès qui met en cause Jean-Claude Mas, le fondateur de la société PIP, et ses collaborateurs, devrait se tenir jusqu’au 17 mai à Marseille. Il risque une peine de cinq ans de prison.
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