Une simple prise de sang permettrait d’identifier quels patients atteints d'un cancer du poumon pourront bénéficier d'un nouveau médicament ciblé, grâce à une « biopsie liquide », élaborée par des chercheurs de l’Institut Gustave Russy à Villejuif.
Le cancer du poumon est le cancer le plus meurtrier en France avec près de 30 000 morts en 2011, d'après les estimations de l'Institut national du cancer (INCa). Dans sa forme la plus courante (3 à 5% des cas), le cancer du poumon affecte un gène, le ALK. C’est à ce type de cancer que les chercheurs français se sont intéressés.
Depuis l'année dernière, les porteurs de cette anomalie sont traités avec un nouveau médicament, appelé crizotinib (laboratoire Pfizer), qui améliore leur survie. Mais pour les identifier, les médecins doivent procéder à une biopsie tumorale, qui consiste à prélever un échantillon de tumeur du poumon et faire un test en laboratoire. Mais cette pratique très invasive est difficilement praticable dans certains cancers, comme celui du poumon.
Les chercheurs ont réalisé des tests à partir de 32 patients atteints de cancer du poumon. Ils ont comparé les résultats de la prise de sang avec ceux d'une biopsie classique, et ont ainsi confirmé que chaque patient porteur de la mutation ALK était repéré par le test sanguin.
Cette nouvelle biopsie permettrait également de suivre régulièrement l'efficacité du traitement. Elle devrait également pouvoir s'appliquer au dépistage d'anomalies génétiques présentes dans certains cancers de la prostate ou cancers du sein.
Elodie Cohen Solal
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