30 ans se sont écoulés depuis la première parution sur le Sida, le 20 mai 1983 dans la revue américaine Science. L’équipe dirigée par le professeur Luc Montagnier présentait le nouveau virus, qui aujourd’hui a coûté la vie à 30 millions de personnes. En 2011, Onusida estime que 34 millions de personnes sont séropositives. Parmi elles, 1,8 million décèdent chaque année.
Des avancées considérables ont été faites au niveau de la recherche depuis l’indentification du virus. Alors qu’autrefois la contamination assurait une mort quasi-certaine, il est désormais possible de vivre avec le Sida. « Il y a trente ans, un diagnostic de séropositivité, c’était la mort assurée. Aujourd’hui, c’est plutôt une maladie chronique, même si le traitement reste difficile », analyse le professeur Jean-François Delfraissy sur 20minutes.fr. Une vision optimiste qui caractérisera le grand colloque « Imagine the Future », organisé pendant trois jours à Paris pour réunir chercheurs et médecins.
Bien que les trithérapies, découvertes en 1996, représentent un traitement lourd et contraignant, aux nombreux effets secondaires, elles ont fait du Sida une maladie « traitable ». En France, 20% des patients vivent avec le virus depuis plus de 25 ans. L'espérance de vie des séropositifs dépistés et traités est devenue similaire à celle de la population. Le risque de transmission est devenu extrêmement faible.
Mais ce qui permettrait véritablement de changer la donne serait la découverte d’un vaccin. Elle est toujours au cœur des recherches, et la prochaine grande découverte pourrait bien être celle d’un vaccin thérapeutique qui permettrait d’alléger les traitements antiviraux, voire de les supprimer. Le vaccin thérapeutique représente l’espoir de vivre avec le Sida comme on peut vivre avec d’autres virus, comme l’herpès. Un vaccin préventif permettrait lui d’éradiquer complétement le Sida.
Des recherches sont menées sur des vaccins thérapeutiques fonctionnant avec la technologie des vecteurs lentiviraux. La société française Theravectys y travaille. Son PDG a expliqué à 20 minutes que ces vaccins « permettent de stimuler le système immunitaire via une réponse cellulaire qui permet d’éliminer les cellules infectées ». Les résultats des essais cliniques en cours seront disponibles en avril 2014.
L’étude française Visconti mène des recherches sur les contrôleurs naturels : ces personnes atteintes du virus qui arrivent à le contrôler sans traitement, après avoir été traités de manière très précoce. Parfois jusqu’à plus de dix ans après avoir cessé la prise d’antiviraux, leur état de santé s’est stabilisé. Cependant, ils ne représentent qu’une infime partie des malades : moins de 1%. Un cas de bébé « guéri » qui contrôlait la maladie a également été observé dans le Mississipi.
Victoria Houssay
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