500 000 : c’est, selon les fabricants, le nombre de personnes qui utilisent des cigarettes électroniques en France, tandis qu’un million de produits serait en circulation. Et alors que la ministre de la Santé, Marisol Touraine, doit recevoir ce mardi un rapport préconisant l’interdiction de l’e-cigarette dans les lieux publics, se pose la question des effets de ce dispositif sur la santé.
Alternative au tabac, moins coûteuse et jugée moins nocive, la cigarette électronique fonctionne grâce à la vapeur formée à partir de flacons d'« e-liquide », ces derniers contenant différents arômes mais aussi de la nicotine et du propylène-glycol (ou du glycérol), entre autres. Or, selon l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS), ce solvant serait responsable, lorsqu’il est inhalé, d’une irritation oculaire et de difficultés respiratoires. Quant à la Direction générale de la santé, elle estime que cette substance pourrait « entraîner des effets neurologiques comparables à l’état d’ébriété tandis que les dérivés terpéniques pourraient avoir une incidence chez les consommateurs présentant des antécédents d’épilepsie », fait savoir Le Nouvel Observateur.
À l’instar de la cigarette classique, la cigarette électronique exposerait également l’entourage au tabagisme passif. Se basant sur les résultats de l’étude allemande Does e-cigarette consumption cause passive vaping ?, publiée en 2012, l’INRS avait en effet conclu que « l’usage de la cigarette électronique produit des composés organiques volatils et des particules fines ou ultrafines dans l’environnement ». Et d’ajouter : « Au vu de la pollution de l’atmosphère engendrée par ces dispositifs, il ne pouvait être conclu à l’absence de risque pour l’entourage du consommateur. »
Autre interrogation concernant l’e-cigarette : son incidence sur le tabagisme des jeunes. Dans le rapport qu’il remettra ce mardi au ministère de la Santé, le pneumologue Bertrand Dautzenberg aura certainement fait mention d’une étude menée au premier trimestre 2012, auprès de 3 400 enfants parisiens, et dont il était co-auteur. Dans celle-ci, il avait démontré que 6,4% des 12-14 ans et 11,8% des 15-16 ans avaient déjà testé la cigarette électronique. Problème, parmi eux, un tiers (33 %) n’avait pourtant jamais fumé auparavant. Ainsi, bien que les autres sondés aient été des fumeurs quotidiens (40,4%), occasionnels (23%) ou des ex-fumeurs (3,6%), les auteurs de l’étude n’avaient pas pu négliger le caractère incitatif de la cigarette électronique vers le tabagisme.
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