Alors que les pilules de 3e et de 4e génération, accusées d'avoir causé plus de 1 750 accidents veineux par an, ne sont plus remboursées par la Sécurité Sociale depuis le 31 mars, l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) publie un bilan montrant que les ventes de ces contraceptifs sont en chute libre. Dans son rapport daté du 30 mai, l'ANSM rapporte que les ventes ont baissé de 44% entre avril 2013 et la même période l'année dernière. Depuis décembre 2012, moment où a éclaté le scandale sur la dangerosité des pilules 3G et 4G, les ventes ont diminué de 26%. Selon Mahmoud Zureik, responsable de la pharmacovigilance de l'ANSM, « ces résultats vont dans le sens d'une minimisation des risques. »
Rien pourtant, avant décembre 2012, n'aurait pu laisser présager un tel revirement de situation. Avant que les risques de thromboses veineuses que ces contraceptifs entraînent ne soient révélés, les pilules de 3e et de 4e génération étaient utilisées par plus de la moitié des femmes sous pilule. Depuis, elles ne sont plus prescrites par les gynécologues et les médecins généralistes en première intention et leur déremboursement définitif est effectif depuis fin mars.
Pour quels nouveaux moyens de contraception les femmes ont-elles alors décidé d'opter ? Le bilan de l'ANSM montre que la majorité d'entre elles ont désormais changé de contraceptif au profit d'une pilule de 1èe ou de 2e génération : leurs ventes ont ainsi augmenté de 28% en avril 2013 par rapport à avril 2012. Elles représentent aujourd'hui 71% des ventes des contraceptifs oraux.
Les autres moyens de contraception, comme le stérilet et l'implant, ne sont pas en reste : leurs ventes ont augmenté de 23%. Le scandale des pilules a d'ailleurs particulièrement bien profité aux stérilets en cuivre, comme le rappelle Mahmoud Zureik : « L'augmentation la plus marquée concerne les DUI (Dispositif Intra-utérin) en cuivre dont les ventes progressent de 41%. » En revanche, les ventes de patchs et d'anneaux vaginaux à base d'estroprogestatifs, qui peuvent eux aussi causer des thromboses, ont baissé de 10%.
Surtout, le rapport de l'ANSM montre bien que les femmes, loin de céder à la panique et à arrêter brusquement de prendre leur pilule, ont su trouver, en concertation avec leur médecin, un moyen de contraception alternatif. La baisse des ventes de pilules, toutes générations confondues, s'est d'ailleurs limitée à 2,8% entre décembre 2012 et avril 2013.