Un patient hospitalisé sur 20 a été touché par une ou plusieurs infections nosocomiales, au cours d'une vaste enquête menée entre mai et juin 2012 dans des établissements de santé français, a indiqué jeudi 30 mai l’Institut de veille sanitaire (InVS).
L’enquête réalisée en partenariat avec les Centres de coordination de la lutte contre les infections nosocomiales (CCLIN) s’est intéressée à plus de 300 000 patients dans 1 938 établissements de santé (plus de 90% des lits d'hospitalisation en France). Plus de la moitié des patients hospitalisés étaient âgés de plus de 65 ans et présentaient un risque de complications infectieuses plus important que la population générale.
« Le jour de l'enquête, 15 180 patients présentaient une ou plusieurs infections nosocomiales, soit une prévalence (proportion) des patients infectés de 5,1% », précise l’InVS. Lors de la précédente enquête en 2006, la proportion de patients infectés était de 4,97%.
Environ trois infections sur quatre avaient été contractées au sein de l'établissement réalisant l'enquête, une sur quatre ayant été importée d'un autre hôpital. Les trois agents infectieux les plus fréquemment responsables d’une infection nosocomiale étaient l'Escherichia coli, le staphylocoque doré et Pseudomonas aeruginosa.
Au moment de l’enquête, 50 000 patients étaient traités par au moins un antibiotique, soit 16,6% de l'ensemble des personnes hospitalisées. Le nombre des traitements antibiotiques est resté globalement stable, mais a fortement augmenté pour certaines molécules telles que la ceftriaxone ou l'imipénème « qui sont particulièrement génératrices de résistances bactériennes », explique l'InVS.
Les résultats de l’enquête ont été comparés à ceux de la précédente réalisée en 2006 sur les 1 718 établissements ayant participé aux deux enquêtes. Les chercheurs ont ainsi constaté une importante baisse des infections nosocomiales de 21% dans les services de type soins de suites et de réadaptation, les unités de soins longue durée et en psychiatrie. Le nombre des patients infectés dans les établissements de court séjour est quant à lui resté stable entre 2006 et 2012.
Elodie Cohen Solal
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