D'ici la fin du mois, le Baclofène, devrait être commercialisé pour traiter l'alcoolo-dépendance. Prescrit à l'origine comme décontractant musculaire, mais aussi utilisé par les personnes souffrant d'alcoolisme, il aurait pour effet d'aider les patients dans leur maintien de l'abstinence. Encore soumis à des tests, le Baclofène devrait pourtant se voir accorder, d'ici la fin du mois de juin, une recommandation temporaire d'utilisation (RTU), comme l'a indiqué ce lundi 3 juin Dominique Maraninchi, le directeur général de l'Agence nationale de sécurité et des produits de santé (ANSM).
C'est lors d'un colloqué organisé sur l'utilisation du Baclofène dans la lutte contre l'alcoolisme que Dominique Maraninchi a expliqué que l'efficacité du traitement serait éprouvé durant les trois ans que dureront la RTU. Il n'existe en effet pas, à l'heure actuelle, d'alternative thérapeutique appropriée au Baclofène. C'est la raison pour laquelle le médicament a bénéficié d'une recommandation temporaire d'utilisation, tout en ne disposant pas pour le moment d'une autorisation de mise sur le marché (AMM).
Prescrit en France à 50 000 patients souffrant d'alcoolisme, hors de toute AMM, le Baclofène est, depuis quarante ans, en réalité administré comme un relaxant musculaire. Selon les chiffres de la Caisse nationale d'Assurance maladie (CNAM), la prescription hors AMM, donc pour traiter l'alcoolo-dépendance, a augmenté l'an dernier de 29%.
Sa commercialisation en tant que médicament aidant à soigner l'addiction à l'alcool devrait ainsi aux 1,5 million de personnes diagnostiquées en France comme alcoolo-dépendantes, ainsi qu'aux 3,5 millions de personnes qui souffrent d'une consommation excessive.