Malgré la vive opposition de la droite et des associations religieuses, le Parlement a finalement adopté ce mardi la proposition de loi autorisant sous certaines conditions la recherche sur l'embryon et les cellules souches embryonnaires. L'Assemblée a ainsi adopté aujourd'hui, par 314 voix contre 223, le texte que le Sénat avait voté le 5 décembre dernier, après avoir examiné les 300 amendements déposés par l'opposition. Le projet était présenté par les radicaux de gauche et modifie en profondeur la loi de 2011 : cette dernière prévoyait en effet une interdiction de la recherche sur les embryons mais assortie de dérogations accordées par l'Agence de biomédecine. Désormais, la nouvelle loi prévoit de passer d'un régime d'interdiction assorti de dérogations à un régime d' « autorisation encadrée » de la recherche sur embryon.
La gauche s'est réjouie de l'adoption de cette loi. « Il est grand temps de désentraver la recherche au profit des scientifiques et surtout des malades en attente de thérapies nouvelles », a ainsi commenté Roger-Gérard Schwartzenberg, le président du groupe des radicaux de gauche. De son côté en revanche, l'UMP déplore un texte qui « rompt l'équilibre ». Pour le député Philippe Gosselin, ce vote cède « à de l'idéologie, de la calinothérapie à l'égard des radicaux de gauche et puis aussi à la pression mercantile d'un certain nombre de laboratoires ».
La nouvelle loi devrait se traduire par davantage de recherches sur l'embryon. Dans l'exposé des motifs de la proposition de loi initiale, les députés précisent ainsi qu'il s'agira de « médecine régénératrice », à savoir des « thérapies cellulaires qui visent à remplacer des cellules déficientes ou insuffisamment nombreuses par des greffes de cellules. Ces recherches ouvrent la voie au traitement d'affections graves et souvent incurables aujourd'hui : maladies neurodégénératives (Alzheimer, Parkinson, sclérose en plaques), cardiopathies, hépatites, diabète insulino-dépendant, lésions de la moelle épinière. »
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