De la même manière qu’il est possible d’estimer l’âge d’un cheval à ses dents, peut-on juger du milieu social d’un enfant en inspectant ses quenottes ? Malheureusement, peut-être bien. De même que l’obésité est un indicateur dramatiquement fiable d’inégalités sociales, la santé bucco-dentaire des enfants dépend bien souvent du salaire des parents, et ce malgré les différentes initiatives de l’Assurance maladie.
Malgré une nette amélioration depuis une vingtaine d’années, les inégalités se maintiennent : en 2006, 30% des enfants d’ouvriers ont déjà eu une carie à l’âge de 6 ans, contre seulement 10% des enfants de cadres. D’après des chiffres d’Handicap-Santé, en 2008, chez les 5-15 ans, 60% des enfants d’ouvriers ont rendu visite à un dentiste dans l’année, chiffre qui grimpe à 80% chez les enfants de cadre. Une visite annuelle est recommandée, dès l’apparition des dents de lait. Les enfants qui ne consultent pas régulièrement en pâtissent : lors des examens médicaux scolaires, 23% des enfants d’ouvriers ont une carie non soignée, contre 4% des enfants de cadres.
Pourtant, plusieurs initiatives cherchent à réduire ces inégalités, notamment le programme de prévention M’T’Dents, qui, depuis 2008, offre des consultations gratuites aux enfants et aux adolescents. Rappelons qu’un suivi régulier dès l’enfance permet d’éviter un grand nombre de traitements lourds et coûteux à l’âge adulte. Une mauvaise santé bucco-dentaire peut avoir des conséquences graves : maladies cardio-vasculaires, obésité…
Victoria Houssay
1 enfant sur 5 n'est jamais allé chez le dentiste
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Les Français ne se brossent pas suffisamment les dents