Une équipe de chercheurs de la faculté de médecine de l’Université de Harvard a publié, lundi, dans la revue JAMA Pediatrics, les résultats d’une étude menée sur 1312 enfants nés entre 1999 et 2002. L’objectif ? Déterminer la corrélation entre durée de l'allaitement et développement intellectuel du bébé.
Selon les résultats de l’étude, il semblerait que les bébé allaités longtemps auraient effectivement un quotient intellectuel plus élevé. Soumis à des tests de vocabulaire à l’âge de trois ans, puis à des tests d’intelligence à l’âge de sept ans, les enfants ayant été allaités au moins un an auraient enregistré de meilleurs résultats que les autres.
« Allaiter son enfant pendant sa première année de vie accroîtrait son quotient intellectuel d'environ quatre points », a ainsi déclaré le docteur Dimitri Christakis, qui a mené l’expérience, encourageant les femmes à ne sevrer leurs bébés qu’à l’issue de la première année.
Autre donnée apportée par l’étude, les tests de vocabulaire seraient mieux réussis encore par les enfants allaités par des mères consommant du poisson au moins deux fois par semaine.
En France, 69% des nourrissons sont aujourd’hui allaités à la maternité, contre 37% en 1972 et 53% en 1998. Mais si les résultats de la promotion de l’allaitement maternel mené par le Programme national nutrition santé (PNNS) semble porter ses fruits, le pays est encore considéré comme le « mauvais élève de l’Europe », face à la Norvège qui, elle, enregistre un taux record de 98% de nourrissons allaités à la naissance. En revanche, si l’étude recommande une allaitement minimum d’un an, l’OMS, elle, ne préconise qu’une durée de sept mois.
Pourtant, malgré ces campagnes et l’attitude parfois jugée extrémiste des « pro-allaitement », nombreux sont ceux qui défendent la liberté de choix des mères ne souhaitant pas allaiter, ainsi que la très bonne qualité des laits maternisés actuels. Outre Elisabeth Badinter, qui dénonça le maternalisme excessif dans « Le Conflit, la femme et la mère », d’autres voix se sont depuis élevées contre cette culpabilisation de la mère comme celle de Marcel Rufo qui, en réponse à nos questions, avait estimé qu’en terme d’allaitement, « au-delà de trois mois, c’est trop ».
Pas sûr que ces 4 points de QI supplémentaires changent quoi que ce soit au conflit des pro et des anti.