Si certains en doutaient encore, voici l'étude qui apporte la preuve que Facebook nuit à notre santé. Ou du moins à notre bonheur. Selon les nouveaux travaux réalisés par des chercheurs des universités du Michigan (États-Unis) et de Louvain (Belgique), et publiée cette semaine dans la revue Plos One, être trop souvent connecté au réseau social de Mark Zuckerberg aurait des effets néfastes sur notre humeur.
Alors que de nombreuses études ont déjà pointé du doigt les bouleversements sociaux induits par l'utilisation de Facebook, les chercheurs de l'Université du Michigan et de celle de Louvain sont les premiers à avoir mesuré l'impact du réseau social sur l'humeur de ses utilisateurs au cours du temps. Ils ont pour cela eu recours à un système permettant d'évaluer les aspects affectifs et cognitifs du sentiment de bien-être de 82 volontaires américains, tous étudiants et âgés de vingt ans en moyenne. Durant 14 jours, ces derniers ont reçu quotidiennement cinq SMS leur permettant de remplir un formulaire en ligne. Ils y évaluaient chaque jour et en temps réel leur état affectif – humeur générale, anxiété, degré de solitude –, y renseignaient leur utilisation de Facebook, ainsi que leurs interactions avec leurs amis sur le réseau social, au téléphone et en face à face. Les résultats mis en évidence par les chercheurs sont sans appel : il existe bel et bien une « dépression Facebook » liée à un usage assidu du réseau social. « Les résultats montrent que plus les sujets utilisent Facebook, plus leur sentiment subjectif de bien-être se dégrade », note Philippe Verduyn, chercheur à l'Université de Louvain et co-auteur de l'étude. « Nos données indiquent que l'usage de Facebook prédit une dégradation des deux aspects du sentiment de bien-être, qui sont la satisfaction globale que l'on a de sa vie, et l'humeur, que l'on ressent sur le moment. »
D'ailleurs, soulignent les chercheurs, le mal-être dont découle notre trop grande utilisation du réseau social serait indépendant d'autres facteurs, comme le nombre d'amis que l'on a sur Facebook, son niveau d'estime de soi, ou même son état initial de solitude ou de dépression.
Les 620 millions d'utilisateurs du réseau social sont-ils donc tous susceptibles d'être victimes de la « dépression Facebook » ? Non, d'après Yann Leroux, docteur en psychologie. Interrogé par Le Figaro, celui-ci pondère les résultats de l'étude menée par les universités du Michigan et de Louvain : « Cette étude est méthodologiquement très bien faite, mais il faut rester prudent quant aux conclusions : l'humeur ou le bien-être d'un individu ne peuvent pas dépendre d'un seul paramètre », prévient-il.
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