Vernis à ongles, fond de teint, maquillage pour les yeux : près de 40% des produits d'hygiène et de beauté contiennent au moins un perturbateur endocrinien (PE), selon l'étude publiée vendredi 13 septembre par l'Institut indépendant de notation Noteo avec le Réseau environnement santé (RES). Ces PE sont suspectés d'avoir un impact sur la fertilité et d'être liés à l'augmentation du nombre de cancers dits "hormono-dépendants", comme ceux du sein et de la prostate. Ils ont été recherchés dans près de 15 000 produits. Résultat, les PE les plus utilisés sont les parabènes (23 %) et le cyclopentasiloxane (15 %). Le triclosan n'est lui présent que dans 1,3 % des produits. Régulièrement, plusieurs substances ont été trouvées dans un même produit.
Pour tenter de les repérer, Noteo a développé une application pour smartphone et un site web qui note des dizaines de milliers de produits du quotidien selon quatre critères : santé, environnement, social et budget. Plus le produit contient de PE, moins la note est élevée. Pour la connaître, il suffit de se rendre sur le site ou de scanner le code-barres du produit à l'aide d'un Smartphone. Un service qui devrait par ailleurs inciter les industriels à adapter leurs formulations et à trouver des substituts. Toutefois, si un produit n'est pas disponible sur l'appli, quelques conseils permettent d'éviter au maximum les PE : préférer les produits qui contiennent le moins de composants possibles, éviter le paraben (qu'on peut aussi trouver sous le nom de méthyl ou buthylparaben), le methylisothiazolinone, le triclosan, le Bha, ou les phtalates (Bbp, Dbp, Dehp). Choisissez des produits non-parfumés, des déodorants sans sels d'aluminium, et des crèmes solaires sans filtres chimiques.
Enfin, selon l'étude publiée par Noteo, les produits qui contiennent le plus de PE sont les vernis à ongles (74%), les fonds de teint (71 %), les produits de maquillage pour les yeux (51 %), les démaquillants (43 %), les rouges à lèvres (40 %), les soins du visage (38 %), les déodorants (36 %), les dentifrices (30 %) et les shampoings (24 %). En revanche, les produits labellisés « bio » semblent largement épargnés : seuls 1,3% d'entre eux contiennent des perturbateurs endocriniens, essentiellement le cinnamal, que l'on trouve naturellement dans certaines huiles essentielles (cannelle, jacinthe, patchouli). Au total, 870 PE ont été identifiés sur le marché mais selon le toxicologue André Cicolella, président du Réseau environnement santé (RES) leur nombre réel pourrait être « beaucoup plus important ».
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