Médicament ou produit de consommation courante, la cigarette électronique ? C’est sur cette question que devront statuer, ce mardi, les députés européens lors du vote de la directive sur les produits du tabac. Parmi les mesures envisagées par le texte : l’augmentation de la taille des messages sanitaires sur les paquets, l’interdiction des arômes, des cigarettes « slim » mais aussi la règlementation de la e-cigarette et sa vente exclusive en pharmacie.
Une décision à laquelle s’opposent nombre de vapoteurs français représentés par l’association Aiduce mais aussi l’Office français de lutte contre le tabagisme (OFT) et des professionnels de santé. Tous s’accordent sur le fait que « dans un pays comme la France, un statut pharmaceutique réduira considérablement l’accès au produit et nuira à la régression du tabagisme », selon francetvinfo.fr. Président de l'OFT, le professeur Bertrand Dautzenberg a quant à lui estimé, sur les ondes de France Bleu, qu’« un million de fumeurs [étaient] devenus un million de vapoteurs ». Il attribue ainsi à la cigarette électronique la baisse des ventes de cigarettes de 8% sur les sept premiers mois de 2013. Pour les opposants au projet de loi, qui manifesteront ce lundi devant le Parlement européen, la cigarette électronique doit donc rester accessible le plus facilement possible, en boutique et sur Internet, afin de réduire le nombre annuel de victimes du tabagisme, actuellement estimé à 700 000 en Europe.
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Mais alors qu’elle était considérée comme un gadget à son lancement sur le marché, la e-cigarette a déjà conquis plus de 7 millions de fumeurs sur le vieux continent et représente désormais une chiffre d’affaires égal celui des substituts nicotiniques vendus en pharmacie. Forcément, les magasins spécialisés ont fleuri aux quatre coins du pays : on en recense aujourd’hui 5 000 à 6 000. C’est dans ce contexte que les laboratoires et les pharmacies sont soupçonnés de chercher à s’approprier ce marché en plein développement. Une accusation que balaie Gilles Bonnefond, président de l’Union syndicale des pharmaciens d’officine. « Si dans la cigarette électronique il y a une substance active comme la nicotine, cela veut dire que c’est un médicament. Et si c’est un médicament, il doit être distribué en pharmacie », a-t-il tranché sur BFM TV.
Et vous, pensez-vous que la cigarette électronique devrait être considérée comme un médicament ?
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