Une mère de famille de Meurthe et Moselle porte plainte contre le dermatologue de son fils, à qui elle reproche son manque de suivi lors d’un traitement contre l’acné. Jordan, 22 ans, était depuis quelques mois sous « Curacné », l’un des médicaments génériques du Roaccutane, produit dont la fabrication a été arrêtée par les laboratoires Roche. Le jeune homme s’est suicidé en juillet dernier, après que sa mère ait alerté plusieurs fois le dermatologue sur l’état dépressif de son fils. « Ce spécialiste a suivi mon fils uniquement par prise de sang et n’a pas jugé qu’il fallait l’orienter vers un psychologue », déclare-t-elle dans l’Est Républicain.
La mère affirme avoir constaté au bout de quelques mois de traitement des changements dans le comportement de son fils : garçon entouré d’amis et épanoui, il était devenu solitaire, insomniaque et souffrait de douleurs musculaires.
Jusqu’au jour où sa mère le découvre pendu dans sa chambre. Selon l’AVRG, l’association des victimes de Roaccutane et génériques (Curacné, Procuta, Contracné, Isotretinoïne Teva), créée par le père d’une supposée victime de ce traitement, une cinquantaine de suicides seraient imputables à ce traitement. Faut-il l’interdire pour autant ?
Se pose ici un problème similaire à la pilule de troisième génération : les effets graves constatés sur une poignée de patients doivent-ils automatiquement entraîner l’interdiction d’un traitement efficace pour tous les autres ? Certains dermatologues estiment que toutes les précautions prévues lorsque ce traitement est prescrit ne sont pas respectées, sans doute faudrait-il également prévoir un suivi psychologique pour tous les patients. Un discours difficile à avaler pour les parents des victimes.
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