En octobre, alors que le nombre de vaccinations contre la grippe était en chute libre chez les personnes à risque (moins 10% en trois ans), un sondage BVA commandé par la Caisse nationale de l’assurance maladie (CNAM) montrait qu’un Français sur quatre considérait le vaccin plus dangereux que la grippe elle-même. Plus largement, le phénomène de rejet des vaccins est croissant dans l’hexagone. Une autre étude, menée par l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé, citée par le site du Nouvel Observateur, a tenté d'analyser cet impact parmi des personnes âgées de 18 à 75 ans. Les personnes opposées à la vaccination sont passées de 8,5 % de la population en 2000 et 9,6 % en 2005 à 38,2 % en 2010. Et l'une des raisons de ce changement est l’émergence depuis quelques années de la grippe A H1N1 qui a modifié le comportement de nombreuses personnes.
En 2010, parmi les personnes répondant au sondage qui se déclaraient opposées à toutes formes de vaccin, 50 % mentionnaient précisément et spontanément leur opposition au vaccin contre la grippe H1N1. Le pic de défiance maximum envers la vaccination est atteint entre décembre 2009 et janvier 2010. Une période où les médias français ont commencé à critiquer les autorités sanitaires françaises et l'OMS pour avoir exagéré la gravité de la pandémie de grippe H1N1. « Nos résultats suggèrent fortement que la grippe A épisode (H1N1) 2009 a eu un impact dramatique sur les attitudes envers la vaccination en général », insistent les auteurs de l'étude. Pour conclure, les chercheurs conseillent aux « autorités sanitaires de s'intéresser urgemment au manque de confiance croissant envers la vaccination ».