Les adolescentes de moins de 18 ans sont quatre fois plus nombreuses qu’il y a dix ans à utiliser la pilule du lendemain. C’est le constat d’une étude sur le « Portrait social de la France » réalisée par l’Insee. De même, 42% des mineurs ont déjà consommé cette contraception d’urgence alors que selon la Drees (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques), seulement 24% du total des femmes dites « sexuellement actives » l’ont déjà utilisée. La gratuité, la mise à disposition de cette pilule dans les infirmeries scolaires et les plannings familiaux depuis 2001 expliqueraient cette hausse. Utile mais non sans risques, il convient de rappeler les effets secondaires qu’elle peut engendrer.
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La pilule du lendemain, dite contraception d’urgence, est composée de progestérone, une hormone qui empêche ou retarde l'ovulation. Elle doit être prise dans les 72 heures qui suivent un rapport non protégé ou un oubli de la pilule habituelle. Mais cette pilule présente aussi des risques : si elle est efficace en cas d’oubli, elle ne doit pas se substituer à la pilule habituelle, comme aurait tendance à le faire de plus en plus d’adolescentes. Ainsi que le souligne le docteur David Elia, « les pilules du lendemain ne sont jamais efficaces à 100% et peuvent entraîner un trouble du cycle, avec des ovaires qui ne vont plus savoir quoi faire, qui vont se mettre à démarrer, à s'arrêter… » Les chiffres de l’Insee indique notamment une baisse de 5% de consommation de la pilule habituelle en 10 ans chez les adolescentes, une baisse qui atteint 10% chez les 20-24 ans.
À ne pas prendre à la légère, cette pilule d’urgence est environ 40 fois plus fortes que les pilules contraceptives régulières et par conséquent elle peut entraîner des effets secondaires assez graves. Parmi eux : des caillots sanguins dans le cœur, les poumons et les intestins. Elle peut aussi causer des effets secondaires moins graves mais non négligeables : maux de tête et de ventre, nausées et saignements, vomissements, rétention d'eau, douleurs abdominales, sensibilité des seins et des douleurs thoraciques. À noter : le risque augmente pour les femmes qui fument, sont diabétiques ou souffrent de maladies cardio-vasculaires. Depuis 2009, la pilule du surlendemain est délivrée sur ordonnance du médecin. Efficace à 95%, elle est utile pendant les 5 jours suivant le rapport. En bref, la pilule du lendemain n’est pas dangereuse pour la santé mais ne doit être utilisée qu’exceptionnellement, son efficacité diminuant avec le nombre de prises.
Manon Adoue
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