Entre 10 à 15 % des femmes souffrent du baby blues pendant la première année qui suit l’accouchement. Mais qu’en est-il ensuite ? Selon une étude publiée au mois de mai dans le journal international de gynécologie obstétrique (BJOG), le risque de dépression post-partum serait 14,5 % fois plus élevé dans les quatre ans suivant l’accouchement que durant la première année.
De 2003 à 2005, les chercheurs ont, en effet, suivi 1507 femmes traitées dans des hôpitaux de Melbourne, en Australie jusqu’au quatrième anniversaire de l’enfant. Toutes ont répondu au même questionnaire trois, six, douze, dix-huit mois et quatre ans après leur accouchement. Elles devaient ainsi s’exprimer sur leur état de santé, leurs conditions socio-économiques ou la survenue d’événements importants.
Résultat : une femme sur trois aurait connu, au moins une fois, une dépression post-partum au cours des quatre années de l'étude. Et « Le risque est même supérieur à n'importe quel moment lors des douze premiers mois », affirmé ainsi le principal auteur de l’article, le Dr Hannah Woolhouse, psychologue au Murdoch Childrens Research Institute de Victoria (Australie). Toutefois, certains éléments augmenteraient le risque de baby blues comme le jeune âge de la mère ou la survenue d’événements stressants.
Mais, selon l’étude australienne, les femmes ayant présenté des symptômes de dépression avant leur grossesse ou celle n’ayant eu qu’un enfant ont, elles aussi, plus de risques de souffrir de baby blues. « Il s'agit de l'entrée dans la parentalité, c'est un événement qui bouleverse psychiquement, qui change la place dans la société. C'est un moment important dans la vie d'un couple », confirmait ainsi le Pr Priscille Gerardin spécialiste de psychiatrie enfant et adolescent au CHU de Rouen/CH du Rouvray, interrogé dans les colonnes du Figaro.