L'affaire éclate le mois dernier, lorsque le médecin bayonnais Nicolas Bonnemaison est soupçonné d’avoir pratiqué ce qu’on appelle « l’euthanasie active » sur plusieurs de ses patients, des personnes âgées. L’urgentiste avait été mis en examen puis maintenu en liberté sous contrôle judiciaire pour « empoisonnements sur personnes particulièrement vulnérables », le parquet de Bayonne, compte tenu de la « gravité des faits », avait fait appel de cette décision. Mardi dernier, de nouvelles déclarations faites par le personnel de son service suspectent le docteur Bonnemaison d’avoir causé trois autres décès. Les investigations sont actuellement en cours.
En attendant les résultats de ces enquêtes, la décision rendue en appel aujourd’hui interdit au Dr Bonnemaison de pratiquer la médecine, d’être en contact avec des membres de son ancien service et de résider dans les Pyrénées-Atlantiques.
Dans tous les cas, cette affaire sur l’euthanasie ne laisse pas les médecins de marbre, et les avis divergent. L'Ordre des médecins des Pyrénées-Atlantiques a refusé de porter plainte contre l’urgentiste, contre l'avis de son président, qui a démissionné. Le bureau du Conseil national de l'Ordre des médecins a quant à lui indiqué qu'il porterait plainte contre le médecin pour non-respect des dispositions de la loi Leonetti sur la fin de vie et du Code de déontologie médicale. Une plainte qui devrait être confirmée mercredi lors d'une réunion du Conseil national.
Claire-Marie Allègre
(Source : leparisien.fr)
Crédit photo : AFP
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