« Je me suis fichu des choses nulles qui n'avaient pas d'importance mais bien sûr j'ai regardé des phrases clés, importantes qui (…) concernaient la responsabilité de Servier... et donc j'ai fait changer pas mal de choses … » Cet enregistrement téléphonique de Claude Griscelli discutant avec Jean-Philippe Seta est révélateur.
L’ancien directeur de l'Inserm, aujourd’hui membre du conseil d’État, se veut rassurant auprès du numéro deux des laboratoires Servier. Il aurait fait modifier le rapport de la sénatrice UMP Marie-Thérèse Hermange concernant la responsabilité du groupe pharmaceutique dans l’affaire du Médiator. Il aurait alors affirmé que l’étude évaluant à au moins 500 les victimes du médicament ne serait « pas scientifiquement valable ». Claude Griscelli aurait également, lors d'une rencontre avec la sénatrice, insisté sur la responsabilité de l’agence du médicament : « J’ai accentué beaucoup les reproches que l’on peut faire à l'Afssaps ».
Marie-Thérèse Hermange dément les affirmations de M. Griscelli : « Le rapport était bouclé … aucun élément n’en a été modifié à la demande de M. Griscelli ». Pourtant, ce rapport, intitulé « La réforme du système du médicament, enfin » et publié le 28 juin, épingle à plusieurs reprises l’Afssaps, qui « semble avoir redécouvert tardivement des travaux publiés dès les années 1970 » sur le Mediator.
Nicolas Pouilley
Avec AFP
Crédit photo : AFP/Archives
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