Une étude française publiée mercredi indique que l’abus de somnifères et tranquillisants serait l’un des facteurs qui augmenterait le risque d’Alzheimer.
Près d’un tiers des Français de plus de 65 ans consomme des benzodiapézines comme tranquillisants ou comme somnifères, et le plus souvent de façons chronique. Valium, Xanax, Lexomil et Mogadon envahissent les tables de nuit : avec environ 120 millions de boîtes vendues par an, la France consomme cinq à dix fois plus de somnifères et d'anxiolytiques que ses voisins européens.
Or, l’étude menée par le professeur Bernard Bégaud, pharmaco-épidémiologiste à l’Inserm et à l'Université de Bordeaux, révèle que chaque année en France 16 000 à 31 000 cas de la maladie d’Alzheimer seraient imputables à la prise de ces médicaments et de leurs génériques.
D’où la préconisation de la restriction des prescriptions inutiles. « Si en épidémiologie, il est difficile d'établir un lien direct de cause à effet, dès qu'il existe une suspicion, il paraît normal d'agir et d'essayer de limiter les nombreuses prescriptions inutiles », explique le Pr Bégaud à l'AFP. Selon lui, face à ce constat alarmant, les autorités doivent réagir en prévenant les risques. Au-delà de la limitation des prescriptions, l’auteur de l’étude souligne l’importance de respecter la durée du traitement, qui ne doit pas excéder douze semaines par exemple pour les anxiolytiques.
Pour l’instant, l’étude n’a pas pu déterminer la façon dont ces médicaments agiraient sur le cerveau pour accroître le risque d’Alzheimer. Mais la question avait déjà été soulevée dans un rapport de l'Office parlementaire des politiques de santé sur les médicaments psychotropes. « Depuis, il ne s'est strictement rien passé », dénonce le spécialiste.
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