Ce virus « chevelu avec des épis sur la tête », appelé Megavirus chilensis est encore plus gros et génétiquement complexe que Mimivirus, l’archétype des virus géants isolé en 2003. Les deux virus possèdent en commun 594 gènes. Ils pourraient former une nouvelle famille, les Megaviridae, qui regrouperait des virus dont le génome est d’une taille supérieure à un million de paires de bases (les bases étant les unités composant le génome).
Selon Jean-Michel Claverie du CNRS (Centre national de la recherche scientifique), « on ne connaît pas l’hôte naturel de ce Megavirus, qui n’apparaît pas pathogène pour l’humain ». « Au-delà des chiffres records qui le caractérisent, l’analyse de Megavirus nous a apporté la clé de l’origine évolutive des virus géants, et démontré l’hypothèse que nous avions précédemment proposée, (à savoir) qu’ils sont issus du génome d’une cellule ancestrale, peut-être un eucaryote, le type de cellules que l’on retrouve dans les plantes et les animaux d’aujourd’hui » note le chercheur. « Les virus auraient commencé très grands à partir d’un génome cellulaire et comme ce sont des parasites, ont ensuite rapetissé. C’est ce qu’on appelle l’évolution réductive commune à tous les parasites (bactéries, virus). En fait, le virus perd certaines fonctions qu’il n’a pas besoin de conserver puisqu’il peut les trouver dans la cellule qu’il infecte et les détourner à son usage » ajoute le professeur Claverie.
De grands virus à ADN plus traditionnel comme celui de la variole, les virus herpès et des virus d’algues ou de crustacés auraient également une origine commune avec les virus géants.
Alexandre Roux
Avec AFP
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