Le laboratoire allemand Riemser a décidé de déposer une plainte aujourd’hui au Tribunal de grande instance de Paris contre le laboratoire français Génopharm pour « faux et usage de faux, tromperie et falsification ». Riemser accuse en effet Génopharm d’avoir délibérément commercialisé des lots périmés de Thiotepa, un puissant médicament utilisé dans le traitement du cancer chez l’enfant. D’après le laboratoire allemand, du Thiotepa, dont la date de péremption était dépassée, était encore vendu sur le marché au début de l’année 2011 alors que sa date d’expiration était affichée à mars 2009. Tous les traitements effectués avec ce médicament risquent donc d’être faussés puisque qu’au bout de dix-huit mois, le Thiotépa perd beaucoup de son efficacité.
Concernant les conséquences sanitaires de la commercialisation de Thiotépa périmé, les médecins préfèrent rester prudents car aujourd’hui, rien ne démontre que les cancers ont pu être aggravés à cause de cela. Pourtant la notice du médicament est claire : « un dosage en principe actif hors spécification peut mettre en échec le traitement. Cela peut être potentiellement mortel pour les patients ». Le docteur Jean Michon de l’Institut Curie, qui utilise ce produit, n’a, lui, pas « décelé de problème ». Selon lui, « un sous-dosage peut être problématique, au-delà d’un certain seuil, car, dans nos dosages, nous faisons des arrondis et donc nos calculs peuvent être faussés », indique-t-il au Parisien. D’autres médecins estiment quant à eux qu’utiliser un produit périmé n’est pas très grave ni dangereux : « l’effet peut être mesuré en temps réel. Si on s’aperçoit que les effets sont moins puissants que prévu, on peut augmenter la dose », explique un oncologue.
A noter que pour les autorités sanitaires européennes, il est strictement interdit de commercialiser le Thiotépa après sa date de péremption.
Alexandre Roux
(Source : Le Parisien)
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