Selon les premières estimations, un tiers des abeilles aurait péri cette hiver, ce qui signifie la disparition d'environ 70 000 colonies. Il s'agirait des effets dévastateurs d'un parasite particulièrement vorace dont le printemps précoce a favorisé la reproduction.
Peter Gallmann, responsable du centre de recherches apicoles à la station Agroscope Liebefeld-Posieux détaille le phénomène. Le printemps 2011 ayant eu un mois d'avance, et les traitements contre le parasite varroa n'ayant eu lieu qu'après la récolte qui a duré comme d'habitude jusque fin juillet, l'acarien parasite a eu plus de temps pour se développer, ce qui a signé l'arrêt de mort de nombreuses colonies.
Les chercheurs essayent de trouver des solutions et pensent pouvoir fournir un moyen de lutte aux apiculteurs d'ici dix à quinze ans. Il s'agirait d'un champignon parasite du varroa ainsi que d'une substance inhibant sa reproduction. Les deux méthodes semblent efficaces en laboratoire, mais il est moins sûr qu'elles le soient dans les ruches. « Les abeilles sont des animaux très hygiéniques, elles nettoient tout tout de suite », note M. Gallmann.
Des initiatives existent pour contribuer à la lutte contre ce syndrôme des plus inquiétants. C'est le cas de l'association Terre d’Abeilles, une ONG qui agit pour la pérennité de la biodiversité et des ressources alimentaires contre l’extermination massive des abeilles à travers le monde.
Des entreprises s'engagent également pour cette cause. C'est le cas de Guerlain qui s'est par exemple engagé dans un vaste programme de screening de miel et de gelée royale à travers le monde, en choisissant de prendre en compte ces trois différents critères : qualité de l’environnement,biodiversité et propriétés génétiques de l’abeille. Dans le cadre de laproduction de miel des abeilles noires de l'île d'Ouessant, la maison a notamment mis en place un charte afin d’évaluer la qualité des produits collectés dans le monde.
Cependant, si l'on met de coté le problème du parasite varroa, le syndrome d'effondrement des colonies d'abeilles observé dans une grande partie du monde reste encore inexpliqué malgré toutes les recherches menées sur le sujet et la situation ne pourra pas être améliorée tant que les facteurs n'auront pas été expliqués.
Crédit : Photodisc