Plus un homme en fait à la maison, plus le risque de divorce dans le couple est élevé. Non, cette affirmation n’est pas le fruit d’une propagande rétrograde des années 1950, mais bel et bien le résultat d’une vaste étude de l'institut norvégien de recherche en science sociale Nova sur l’égalité à la maison. Est-ce que partager la corvée du ménage peut mettre en péril notre couple ? Est-ce qu’en laissant notre mari se charger de la vaisselle un soir sur deux nous mettons en danger notre relation amoureuse ? Heureusement, non ! Ce que révèle réellement l’étude, c’est que les couples plus « modernes », où les tâches domestiques sont plus équitablement partagées, sont également ceux qui divorcent le plus : vision désacralisée du mariage, niveau d’éducation plus élevé, plus grande indépendance financière des femmes… « Dans ces couples modernes, les femmes ont aussi souvent un niveau d'éducation élevé et un emploi bien rémunéré, ce qui les rend moins dépendantes économiquement de leur mari. Elles peuvent donc s'en sortir plus facilement en cas de divorce », explique Thomas Hansen, chercheur norvégien coauteur de l’étude. Pas de lien de causalité direct donc entre un homme qui fait le ménage et son envie de quitter sa femme pour trouver un foyer plus clément.
Et pourtant. Alors que les résultats de l’étude sont clairs, nombre de médias se sont empressés de titrer « Plus un homme fait le ménage, plus il risque de divorcer », « Aider à faire le ménage peut mener au divorce » ou encore « Votre homme fait le ménage ? Divorce en vue ! ». Autant de raccourcis qui véhiculent avec légèreté des clichés éculés sur la répartition des tâches dans le couple. Et de détournements qui apportent de l’eau au moulin de ceux qui se complaisent encore dans une vision archaïque du couple, où la femme maîtrise mieux que quiconque le maniement du balai et de la serpillière et où toute maîtresse de maison un peu trop moderne risque de provoquer l’implosion de son couple en en demandant trop à son époux. À l’heure où les pères sont de plus en plus nombreux à vouloir retrouver une place à part entière dans les foyers et où les « supers mums » super actives jonglent entre vie privée et vie pro, il est grand temps de réviser nos clichés et de regarder dans le sens du progrès.
Crédit photo : Ron Chapple Studios
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