Pour la première fois depuis son intervention sur le plateau de TF1 en septembre 2011, Dominique Strauss-Kahn se confie dans un entretien accordé au Point à paraître jeudi. « Je n'ai plus de responsabilités publiques, je ne suis plus candidat à rien, déclare-t-il. Je n'ai jamais été condamné, ni dans ce pays ni dans aucun autre. Par conséquent, rien ne justifie que je sois devenu l'objet d'une traque médiatique qui, certains jours, ressemble à une chasse à l'homme. (...) Je ne supporte plus qu'on s'arroge le droit d'abuser de ma situation et des enquêtes judiciaires qui me visent - à tort - pour bafouer ma vie privée et en livrer aux quatre vents des lambeaux, réels ou inventés, sous prétexte de je ne sais quelle transparence moralisatrice. Qu'on me laisse tranquille ! »
Toujours mis en examen pour « proxénétisme en bande organisée » dans l’affaire du Carlton de Lille, l’ancien directeur général du FMI évoque aussi les conséquences de ces affaires sur sa vie privée, avouant une certaine « naïveté » : « J'ai longtemps pensé que je pouvais mener ma vie personnelle comme je l'entendais, sans incidence sur l'exercice de mes responsabilités, confie-t-il. Y compris des comportements libres entre adultes consentants - il existe de nombreuses soirées à Paris pour cela, vous seriez surpris d'y rencontrer certaines personnes... J'ai été naïf, pour ne pas dire plus. Ce qui est peut-être valable pour un chef d'entreprise, un sportif ou un artiste ne l'est pas pour un politique. J'étais trop en décalage avec la société française sur ce point pour un responsable politique. Je me suis trompé. »
Si DSK ne souhaite pas s’exprimer sur l’actualité politique, il revient sur sa campagne présidentielle avortée, et exprime son regret d’avoir « causé une double déception aux Français - à ceux qui ont été choqués d'apprendre des choses qu'ils ne soupçonnaient pas sur [sa] vie privée et à ceux qui ont été déçus qu'à cause de [son] comportement, [il] n'ait pas été en situation de faire [son] devoir ». Enfin, il n’exclut pas dans un avenir proche de s’engager dans de nouvelles missions : « Je sens la possibilité de m'investir dans de grands projets internationaux, de participer à la réalisation de choses importantes qui pourraient vraiment contribuer à changer la vie des gens, dans des endroits du monde qui ont besoin d'aide. Pour l'instant, je suis encore entravé par ma situation. »
Crédit photo : AFP
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