Sean Connery, Bernard Debré, Microsoft : le machomètre de la semaine

1. Sean Connery

« Oh non pas lui ! », vous écriez-vous, incrédule. Et pourtant, monsieur Testostérone, qu’on se plaisait à imaginer comme le plus galant des hommes sous ses sourcils broussailleux et sexy, traînait d’encombrantes casseroles exhumées cette semaine par le site « Gawker ». Jugez plutôt ces propos tenus par 007 lorsqu’il déclara :

« Je ne crois pas que ce soit particulièrement mal de frapper une femme. Si elle est une salope, une hystérique, ou toujours d'humeur massacrante, alors je le fais », ajoutant qu’il était préférable de frapper la main ouverte que le poing fermé. Ce point de vue date de 1965, arguerez-vous. Las, appelé à reconsidérer la question en 87, l’acteur persiste et signe en affirmant :

« Je n’ai pas changé d’avis (…) Si vous avez essayé toutes les autres options (…) Quand elles veulent vraiment avoir le dernier mot et que la situation est très provocante, alors je pense que c’est absolument approprié. »

Pas sûr que la reine apprécie les arguments de son très honorable sujet annobli par ses soins. C'est certainement ce qu'on appelle dire une grosse Connery...

2. Bernard Debré

Le député de Paris aime faire le (bad) buzz sur son blog personnel. Cette semaine, c’est à Valérie Trierweiler qu’il s’en est pris, lui conseillant en substance de la fermer suite à sa prise de position pro-mariage gay (elle sera le témoin de l’un des tous premiers mariages homosexuels célébrés en France). A l’annonce de la nouvelle, le sang du député n’a fait qu’un tour ! Prenant sa plus belle plume, le blogueur impénitent a sermonné l’insolente :

« Madame Trierweiler, première dame autoproclamée, qui n'est que la maîtresse du président de la République, a récidivé récemment, après son tweet ravageur (…) De quoi se mêle-t-elle ? À quel titre a-t-elle parlé ? Quand on est dans sa position, après les bourdes qu'elle a déjà faites, il aurait été préférable qu'elle se taise ».

Que Monsieur Debré ait une opinion différente de celle de la Première dame, c’est son droit. Qu’il manque d’élégance à ce point en la qualifiant de « maîtresse du Président », puis en rajoute une couche en précisant que par « maîtresse » il entend « femme avec laquelle un homme a des relations sexuelles en dehors du mariage », c’est une sortie de route.

Quelques heures seulement après la mise en ligne du billet, la « Première dame autoproclamée » tweetait : « Cette chose enivrante qu'est la liberté' Carmen. Opéra Bastille. » Valérie : 1 – Bernard : 0

3. Microsoft

C’est la colère 2.0 du moment, et c’est encore d’une campagne de publicité sexiste qu’il s’agit. Les publicitaires surferaient-ils sur la tendance pour faire discrètement de la pub sur la pub ? Toujours est-il que Microsoft, dans sa dernière campagne placée « sous le signe de la personnalisation », a choisi de mettre en scène trois hommes et deux femmes auxquels les utilisateurs et trices devraient s’identifier. Chez les hommes, on retrouve Cyril Lignac, « créateur de saveurs », Florent Manaudou, « garçon en or » et Bilbon le Hobbit, l'aventurier qu'on retrouvera bientôt sur les écrans de cinéma. Bref, du lourd, de l’étoilé, du médaillé, du super-héros. Et chez les femmes alors ? On en trépignait d’impatience ! Camille Muffat ? Anne-Sophie Pic ? Que nenni. Face aux « ambassadeurs de choc » remerciés par la marque elle-même, on est priées de s’identifier à Anna, « athlète au quotidien » ou Chloé, « serial shoppeuse », des inconnues allégoriques de toutes les facettes de la femme.

Mmmh, entre les deux notre cœur balance. Y’a trop de choix, Microsoft, tu sais, nous les femmes on a du mal à trier les informations ! Bon, on prend la shoppeuse ! Youpi !

4. Vertbaudet

Bon allez, on se console (ou pas !) en se disant que Microsoft cible les mâââles et qu’on n’achètera jamais leur Windows Phone, même pour faire notre fameux serial shopping. Heureusement, il y a Verbaudet, la marque pour enfants qui nous chouchoute, nous les mamans, clientes majoritaires. Raté ! Dans son dernier catalogue, le roi de la puériculture cherche à vendre aux petites filles « Tout ce qu'il faut pour avoir l'air dé-bor-dée »… « comme maman », of course ! Le kit ? Un sac à main, des clés, un agenda, un portable pour papoter chiffon avec les copines et surtout un portefeuille pour… bah oui, le shopping !

5. Les comics

Beaucoup de comics se plaisent à hyper-sexualiser leurs héroïnes (bien souvent cantonnées aux rôles de faire-valoir de virils super-héros), ça n’est pas nouveau, et on ne va pas réécrire l’histoire, du moins celle de la bande-dessinée. En revanche, on peut maintenant se défouler sur un tumblr rigolo appelé « The Hawkeye Initiative », sur lequel on peut poster les pires comic-clichés en remplaçant la malheureuse donzelle par Hawkeye, un célèbre héros. Le résultat est drôle, pas revanchard et a le mérite de lutter avec humour contre les clichés, ce qui n’est pas pour nous déplaire. Ça nous donnerait presque des idées…

Et vous, quelle sortie sexiste vous a le plus choquée cette semaine ?

Nicolas Bedos, Carla Bruni, Chris Brown : le machomètre de la semaine dernière
Valérie Trierweiler attaquée par Bernard Debré sur sa position pro-mariage gay
Six femmes en lice pour le titre de "sportif de l'année" décerné par radio France