Oh, on sent qu’on va l’aimer, Yoni de Top Chef, le fort en gueule, pendant macho déclaré de Julien, le Jean-Claude Van Damne des fourneaux positionné, lui, sur le créneau du name-dropping (qui, en France, ne sait pas encore qu’il a cuisiné pour Tom Cruise ?). Pour se faire remarquer, donc, ledit Yoni brode les perles sexistes, dont l’inoubliable : « J'connais un peu les femmes et une femme, faut pas la braquer, sinon c'est la fin du monde », qu'il lança avant d’interpeller sa binôme, la talentueuse Naoëlle, en l’appelant « miss ». « Miss… miss, c’est Miss France, ok ? », s’est-elle ardemment défendu.
Alors, c’est qui la tête de veau cette semaine ? C’est Yoni !
« Adeline était hystérique. (…) C’est un serpent, elle me cocufiait tout le temps » : c’est en ces termes élogieux que Johnny est revenu sur sa double union avec Adeline Blondieau (rappelons qu’il a épousé deux fois le « serpent », certainement contraint et forcé…), laquelle date de plus de quinze ans. Si l’on compatit au désarroi de notre idole nationale, on trouve en revanche fort peu raffiné d’exhumer une histoire d’ex et les détails qui l'accompagnent et de les étaler sur la place publique.
Était-il vraiment utile de rallumer le feu ?
Nous avons déjà attiré l’attention de nos lectrices sur le caractère éminemment sexiste du programme « Bachelor », consistant à offrir un harem à un jeune mâle pour lequel ces demoiselles se battent comme des chiffonnières en échange d’un regard ou, comble du luxe, d'un moment passé avec l’émir, euh… le bachelor. Mais si Olivier, Steven et Karl se tenaient à peu près correctement, on ne peut pas dire qu’Adriano, le promis 2013, y aille avec le dos de la cuiller. La semaine dernière, en un seul épisode, il a laissé traîner sa langue dans pas moins de trois bouches féminines, arguant qu’il n'était pas un « connard » mais « un sédoucteur ». Quant à la prod’, on notera qu’elle pousse la métaphore filée du harem jusqu'à glisser une vierge dans le gynécée (véridique). Pour info, nous sommes en 2013…
Invité du 19-20 de France 3, le journaliste pourtant très lettré a réagi à la proposition de la député Sandrine Mazetier de rebaptiser l’école maternelle en ces termes élégants et constructifs : « C’est une conne », ajoutant, avec mépris et une visible consternation : « Pff, de quoi a-t-elle peur ? De quoi a-t-elle honte ? D’être une femme, d’être une mère ? ». Si l’on comprend que ce projet puisse être sujet à polémique, on eût apprécié que l’homme de théâtre érudit fasse l'effort de choisir dans sa large palette lexicale une expression plus galante.
Quant à Mme Mazetier, elle a rétorqué : « Quand un homme distingué comme Monsieur Tesson se livre à l'insulte, c'est en général que l'âge avance. » Sandrine : 1 - Philippe : 0.
Le sex-addict de « Touche pas à mon poste » a souvent flirté (mmh) avec la ligne rouge mais on l’aime tant, Jean-Mimi, qu’on lui pardonne tout, à l’instar d’un André Manoukian, plus élégamment frétillant que grassement macho. Jusqu’à ce que… Jusqu’à ce que, tentant manifestement de justifier l’abattage à la chaîne dudit Adriano, notre homme lâche : « Ah mais il est riche ! ». Ce à quoi Valérie Benaïm, outrée, lui rétorqua : « Mais enfin, toutes les femmes ne sont pas vénales ! », et que notre baroudeur des jupettes conclue, avec l’assurance des vieux sages revenus de tout : « Si ».
Tu sais, Jean-Michel, quand tu avais dit que si les femmes jouaient en bikini, tu materais le foot féminin, on n'avait rien dit. Mais faut pas trop nous CHAUFFER sinon, comme dirait Jean-Luc Lahaye, on va devoir te mettre la fessée…