Tout est parti de cet aveu aux accents laconiques de Facebook, ce mois-ci: «il y a une baisse d’utilisateurs journaliers, plus particulièrement parmi les plus jeunes». Traduction: nos enfants et ados ont toujours un compte sur Facebook, mais ils utilisent celui-ci de moins en moins souvent.
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En réalité Facebook, comme l'explique le journaliste Parmy Olson, est victime de son propre succès. Comprenez: avec plus d’un milliard de comptes, on comprend que même les plus réfractaires s’y sont mis - ce qui inclut les parents, les grands-parents, les tantes, les oncles… toute la famille peut couvrir le «wall» de ses enfants, ados, et jeunes adultes de sollicitations non désirées, comme par exemple des citations mièvres, chaînes, lolcats, ou encore des invitations à jouer au dernier jeu flash à la mode. Pire: ils peuvent commenter les photos (devant tout le monde!!!), être le spectateur et acteur de la moindre activité de leurs enfants. Voire savoir où ils sont à n’importe quel moment… ce qui semple aussi intéresser la NSA.
Heureusement, les « djeuns » ont quasiment tous des smartphones. Du coup, ils se replient sur des applications, comme WhatsApp, WeChat, Line, ou encore KakaoTalk. WhatsApp, par exemple, a beaucoup plus d’utilisateurs actifs mensuels que n’importe quelle autre application (350 millions d’utilisateurs mensuels!). C’est plus que, par exemple, les 218 millions d’utilisateurs actifs de Twitter, qui vient d’ailleurs tout juste d’entrer au Nasdaq. Pour prendre l’ampleur du phénomène, voici quelques chiffres: 90% des brésiliens (oui, des brésiliens) utilisent l’une des applications de messagerie gratuites (sur smartphones ou sur PC).
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Selon le consultant en technologies mobiles Tyntec, cité par le Guardian, ces applications seraient utilisées par trois quarts des Russes, ou encore la moitié des anglo-saxons. On sait aussi qu’en Espagne, WhatsApp est installé sur 95% des mobiles. Pour le moment, en revanche, pas de statistique en France. Mais ces usages, poussés par les moins de 25 ans, pourraient bel et bien à terme faire vaciller l’empire du patron de Facebook Mark Zuckerberg...