« Je déteste l'acharnement, en particulier l'acharnement médiatique. Je l'ai vécu moi-même, j'en ai suffisamment souffert. » Interrogée dimanche dernier par le journal allemand Welt am Sonntag, Carla Bruni avait prévenu la presse : elle se refusait à « faire partie de la meute » en accablant encore davantage François Hollande au sujet de sa supposée liaison avec l'actrice Julie Gayet.
Au contraire, l'ancienne Première dame de France se fait un point d'honneur à défendre la vie privée des politiques et celle de leur compagne ou compagnon. Dans un entretien qu'elle a accordé au site Bien Public à l'occasion de la tournée de son album « Little French Songs », Carla Bruni a réaffirmé son attachement à la notion de vie privée. « Ça ne me regarde pas, l'histoire du Président et de sa compagne, mais ça me concerne comme tous les citoyens. À propos des premières dames, il y a eu des belles choses faites par certaines d'entre elles. Il ne faut pas se ruer aujourd'hui sur toutes formes de polémiques », estime-t-elle, avant de poursuivre : « En France, il y a une loi dans le code pénal qui protège les gens et leur vie privée, cette loi n'existe pas dans tous les pays. Avec Internet, un truc qui sort en Belgique, c'est comme si ça sortait à Paris. Le monde est un village, je sais qu'on a une spécificité, mais comment peut-on faire quand tout autour c'est "trashland" ? C'est du temps perdu de se battre contre son époque », juge Carla Bruni.
Pourtant, pas question pour la chanteuse de remettre en cause la liberté dont jouissent les médias en France. Carla Bruni se fait d'ailleurs le chantre de la défense de la liberté de la presse, même si elle reconnaît qu'il est aujourd'hui de plus en plus difficile, pour les personnalités publiques, de garder privées certains pans de leur vie. « Je crois dans la démocratie plus que dans n'importe quoi d'autre et je crois que la liberté de la presse est un fondement de notre démocratie. Les célébrités françaises se font des illusions en croyant pouvoir contrôler ça, se défendre avec une loi. Ça sort partout ailleurs, il n'y a plus de contrôle. »
Plutôt pudique, Carla Bruni accepte néanmoins de répondre à une question de Bien Public sur son mari, l'ancien président Nicolas Sarkozy, concernant sa présence à la plupart de ses concerts. Lorsque le journaliste demande à l'ex-Première dame si les concerts auxquels il assiste sont différents de ceux où il n'est pas présent, elle répond : « C'est une méga-vedette, lors de mes concerts. Il a une carrière de vie publique et politique depuis 35 ans, comment voulez-vous abolir 35 ans de travail ? Ça a été sa vie, mais ça ne l'est plus. Je ne suis pas jalouse de son statut, de l'accueil qui lui est réservé. » Avant d'ajouter, en référence évidente à Valérie Trierweiler : « Je serais plutôt jalouse s'il était amoureux d'une autre… » Carla Bruni ne tarit d'ailleurs pas d'éloges sur son mari : « Il m'adoucit la vie. Il m'a enlevé une part d'anxiété que j'avais de façon presque congénitale, c'est la raison pour laquelle je me suis mariée avec lui. C'est qu'avec lui, je me sentais mieux que seule. À la base, je suis très solitaire, limite misanthrope. J'ai l'impression qu'on est indissociables tous les deux. »