Deux conditions ont permis aux professionnels de l’optique d’augmenter considérablement le prix des lunettes de vue. Tout d’abord, un désengagement progressif de la Sécurité Sociale sur cet important poste de dépense au profit des mutuelles. Cela a conduit les opticiens à multiplier le nombre de points de vente, ainsi qu’à augmenter leurs tarifs, en partie à cause de l’absence de régulation sur ce marché. Ainsi, selon une étude de l’association UFC-Que choisir, il fallait compter en moyenne 470€ en 2013 pour s’offrir une nouvelle paire de lunettes. In fine, l’assuré paye ses lunettes 3,3 fois plus cher que l’opticien ne les a acheté. Sur ce prix 54€ pourraient être économisés s’il y avait moins de magasins d’optique. Plus surprenant: jusqu’à 60€ supplémentaires pourraient s’envoler si les dépenses marketing (qui représentent 580 millions d’euros chaque année) étaient réduites. L’assuré débourse ainsi en moyenne 205€ de sa poche ou 445€ s’il ne dispose pas d’une mutuelle.
Face à ce constat, le gouvernement avait annoncé son intention de limiter le remboursement, pour limiter la manne financière pour les intermédiaires, et, au final, faire baisser la facture pour le consommateur. Un premier projet de décret cité par Les Echos avait provoqué une levée de boucliers des professionnels du secteur: dès 2015, le remboursement se limiterait a 450€ tous les deux ans, pour une monture équipée de verres simples - plafond qui baisserait ensuite progressivement jusqu’à atteindre 300€ en 2018. Après discussion avec les professionnels du secteurs, de nouveaux paliers ont été définis: 450€ pour les montures (50€ minimum), cette fois-ci jusqu’à nouvel ordre. Pour les montures complexes, le plafond atteindrait 700€ (200€ minimum). Cité par RTL, le PDG d’Essilor, Hubert Sagnières a estimé que « le gouvernement ouvre quelques portes et, en tout cas, commence à nous écouter ».