382 femmes ont osé porter plainte contre leurs parents au cours de ces dernières années dans les juridictions de Jeddah et de Riyad en Arabie Saoudite. Toutes demandent à la justice de transférer la tutelle à laquelle elles sont soumises à un proche afin de ne plus avoir à se soumettre à l'autorité du père de famille dans leur choix de la personne qui partagera le reste de leur vie. Les saoudiennes veulent choisir leur époux: un combat qui semble d'ici dérisoire, mais qui représente pourtant beaucoup dans une société où les femmes n'ont que très peu de droits.
Evidemment, comme le souligne RFI, le faible nombre de plaintes peut sembler dérisoire. C'est ignorer les nombreuses barrières qui empêchent les femmes d'aller jusqu'au bout de leurs démarches dans le pays. D'autant que la société saoudienne semble rester fermement opposée à toute évolution sur cette question. Pourtant, dans le même temps, une partie des femmes a accès à l'éducation supérieure et pratique une activité économique. Dans ce contexte, ces plaintes semblent annoncer une évolution nettement plus sensible qu'il ne peut y paraître au premier abord.
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Les femmes qui refusent de se soumettre au choix de leur famille sont condamnées au célibat forcé - et donc à se soumettre au bon vouloir de leur père. Sollicités, les tribunaux ont toutefois peu de marge de manoeuvre. Dans le meilleur des cas, ils peuvent transférer la tutelle à un autre membre (masculin) de la famille: un frère ou un oncle.