D'aucuns le définissent comme le fils spirituel de Desproges. Comme feu Monsieur Cyclopède, Gaspard Proust aime l'humour noir, très noir même. Un art qu'il pratique de façon hebdomadaire sur le plateau de Salut les terriens, au cours de sa chronique Elle est pas belle la vie ? dans laquelle le natif de Ljubjana aime dessouder les antihéros de la semaine écoulée (vidéo à consulter en bas d'article).
« Une plume vitriolée, épurée, sans peur ni retenue », dixit Le Point, un don pour le maniement des mots et un nom anachronique qui obligent la rédaction zélée de Terrafemina à répondre à une question qui doit brûler les lèvres des téléspectateurs. « Ce Gaspard Proust fait-il ou non partie de la famille de ce bon vieux Marcel ? »
En effet, tout comme celui qui longtemps s'est couché de bonne heure, Gaspard est à la recherche perpétuelle, si ce n'est du temps perdu, au moins de la petite bête. Comme Marcel, le jeune comique slovéno-russe est nourri à la littérature. En témoigne son ancien spectacle, Enfin sur scène, où cet homme de lettres se définissait lui-même comme un « écrivain raté ».
Alors pareil don ne peut-il qu'émaner d'une filiation avec l'éminent Marcel Proust ? Que nenni, Proust est un nom d'emprunt. « Mon vrai nom, c'était Mouloud de Chateaubriand. Mais j'en avais marre qu'on me demande si j'étais de la famille du rôtisseur », lâchait-il en 2010. Son véritable état civil est Gasper Pust. Le motif du changement de nom est à chercher dans une interview accordée à Télérama, en 2011. Le comique y expliquait simplement : « Je voulais être sûr qu'on le prononce bien ».
« Depuis, il se tient sur scène comme on fréquente un ami séduit trop facilement », explique David Caviglioli sur L'Obs : « avec l’élégance de celui qui brille sans effort.»