Même si les accusations de la femme de chambre du Sofitel sont fortement remises en cause, l’affaire ne va pas non plus totalement dans le sens de DSK.
Nafissatou Diallo, premier et unique témoin de l’accusation pour le moment, présenterait toutes les caractéristiques d’une femme agressée et qui dit la vérité. Examinée le lendemain de l’agression présumée par le Centre de traitement des victimes de de crime (CTVC) de l’hôpital Saint-Luke’s Roosevelt, Nafissatou avait tout d’une femme meurtrie et choquée par l’agression qu’elle venait de subir.
Le CTVC, dont la mission est « d’évaluer la victime et d’anticiper les risques liés à ce traumatisme », a étudié trois éléments afin d’évaluer l’état de la jeune femme : une première étude a été faite sur des constatations strictement médicales, une autre sur le déroulé des faits et enfin une troisième étude a été réalisée sur le comportement, le regard, l’attitude et les angoisses de la jeune femme après l’agression présumée.
En ce qui concerne les constations médicales, les médecins auraient relevés des ecchymoses sur les parties intimes de la jeune femme. De plus, les soignants ont perçu chez elle « une intense « surréaction » émotionnelle sans doute alimentée par son absence de références culturelles qui la place dans une forte situation de stress face au personnel ».
Son attitude montrerait également des signes d’angoisses et de peur après une agression. Selon un membre du personnel, « Cette femme n’arrête pas de passer sa main autour de sa bouche ». Un signe qui, selon les experts, est synonyme de forte angoisse. La jeune femme a également montré des « marques de colère qui la submergent », ce qui la « prive parfois de ses moyens de concentration ». Incapable de dire où elle réside aux soignants, Nafissatou était, selon le rapport, dans un « état de sidération » quand on lui demande de décrire les faits subis il y’a quelques heures.
Des faits qui restent malgré tout flous et qui ont remis en cause la crédibilité de la jeune femme. En effet, Nafissatou n’a pas décrit de la même façon les faits subis dans la chambre 2806 du Sofitel. Dans un premier temps, la jeune femme indique « être restée dans la chambre », puis avoir vu l’agresseur s’habiller et partir, « sans dire un mot », après l’agression. Pourtant, aux enquêteurs, la femme de chambre aurait déclaré être partie aussitôt après l’agression.
Mais selon les spécialistes de la protection des victimes de viol, ce récit erroné provient simplement « d’un réflexe d’autoprotection de la mémoire. Lorsqu’un événement est trop difficile à endurer, on se protège mécaniquement et on peut oublier certains événements. Cela n’a rien à voir avec un mensonge intentionnel. On est souvent confronté à cela ».
Source : Le Parisien
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