« Bonjour Papy ! » C’est par ces mots qu’Anh Dao a salué son père adoptif, en février dernier. Alors qu’elle ne l’a pas vu depuis longtemps, Jacques Chirac ne la resitue pas : « Bonjour Madame … Vous êtes ma voisine ? » Un coup dur pour cette Vietnamienne arrivée en France en 1979, et recueillie par l’ancien président.
L’interview de la fille adoptive, hier lors de l’émission C à vous sur France 5, n’est pas sans émotion. « Sur le coup, je me sentais très mal, je pleurais. C’est là que j’ai compris que Jacques Chirac était victime de gros problèmes de troubles de la mémoire », ajoute-t-elle. Des propos qui permettent de mieux comprendre l’état de santé de l’ex-chef d’Etat, absent pour la suite de son procès dans l’affaire des emplois fictifs à la mairie de Paris. Déterminée à assister au jugement, la fille adoptive se heurte alors à la fille biologique.
Claude Chirac, qui gère la communication de son père depuis longtemps, a souvent demandé à Anh Dao de rester discrète sur l’état de santé de Jacques Chirac. Là encore, l’interviewée ne se laisse pas faire : « Aujourd’hui, il n’est plus président de la République, c’est un homme avant tout. Elle l’a trop protégé, je trouve ça dommage. Pour le procès, elle me donne des conseils, mais je n’en ai pas besoin, je suis plus âgée qu’elle… Si elle n’est pas contente de moi, qu’elle m’appelle ». Pour Anh Dao, il est primordial que l’on respecte celui qu’elle considère comme son « deuxième père », d’où son témoignage. « Ce n’est pas de sa faute s’il est tombé malade … Je sais comment il est, je connais son caractère. Il préfèrerait largement avoir toute sa mémoire et aller au tribunal ».
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Nicolas Pouilley
Crédit photo : AFP/Archives
Emplois fictifs : Jacques Chirac assistera-t-il à son procès ?
Jacques Chirac n’a pas reconnu sa fille adoptive