Il est vrai que l’échec du sommet de Copenhague a considérablement freiné les espoirs de la société civile et que nous sommes désormais dans une autre « séquence » des négociations internationales. Le contexte économique de crise et celui, politique, des élections présidentielles américaines en 2012, ne favorisent pas non plus la prise de décision et les engagements des Etats. Sans impulsion des Etats-Unis, les négociations restent bloquées sur des points essentiels, y compris la création d’un Fonds vert mondial pour aider les pays en développement à s’adapter aux changements climatiques…
Pourtant les impacts du réchauffement ont non seulement des conséquences déjà avérées, mais celles-ci risquent de s’intensifier tragiquement dans plusieurs régions du monde. En effet selon l’AIE, l’Agence internationale de l’énergie, les émissions de CO2 ont atteint leur plus haut niveau historique en 2010 (30,6 gigatonnes), dépassant de 5% leur précédent record enregistré en 2007. Les experts du GIEC estiment que la hausse du niveau des mers sera comprise entre 6 et 7 mètres et que les glaciers de l’Arctique pourraient disparaître en été, d’ici 2100. Un scénario qui a été confirmé en septembre 2011 par l’Institut de physique environnementale de l’Université de Brême. Les glaces arctiques viennent en effet d’atteindre leur plus faible niveau. Or, la conférence de Durban reste essentiellement technique et peu de chefs d’Etat feront le déplacement pour ce sommet qui s’annonce comme le plus mal engagé et le plus imprévisible des conférences onusiennes sur le climat.
L’Europe, qui tente d’obtenir une « feuille de route » pour 2015 auprès des pays les plus émetteurs de CO2, Chine en tête, semble assez isolée face aux grands émergents (Inde, Brésil) et aux Etats-Unis. De fait, la « grand-messe » planétaire de Copenhague appartient à une époque révolue et Durban constitue une étape intermédiaire dans les négociations, dont il ne faut pas attendre d’engagements précis ni chiffrés en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Et la possibilité d’avoir un accord global contraignant de réduction des émissions de CO2 est renvoyée à l’horizon 2015, voire 2020, malgré l’urgence climatique.
Crédit photo : Nations Unies/Durban
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