Après l’attente, le soulagement pour tous les Norvégiens, durablement choqués par les attentats du 22 juillet perpétrés par Anders Behring Breivik, qui constituent le pire massacre qu’a connu le pays depuis la Seconde Guerre mondiale. Le tribunal d’Oslo a annoncé vendredi, vers les 13h, sa décision d’ordonner une nouvelle expertise psychiatrique de l’homme de 32 ans. L’enquête devra « entre autres chercher d’autres souffrances physiques ou psychiques, qui peuvent expliquer la façon dont l’accusé fonctionne », selon le journal Venders Gang. L’homme avait été déclaré pénalement irresponsable fin novembre, après les examens menés par deux experts-psychiatres mandatés par le tribunal.
Leur rapport, entériné par une commission médico-légale, avait soulevé une vague d’indignation dans le pays, où de nombreuses voix avaient souligné la minutie avec laquelle Behring Breivik avait préparé son projet meurtrier pendant plusieurs années et la froideur méthodique avec laquelle il l'avait mis à exécution. Les médias ont d’ailleurs révélé que trois psychologues et un psychiatre chargés de son suivi en prison ont dit ne pas avoir relevé chez lui de signes de psychose. Ils ont estimé qu’il ne nécessitait pas de traitement médical, remettant alors en cause le diagnostic des deux experts qui avaient conclu à une « schizophrénie paranoïde ». La nouvelle enquête pourrait remettre en cause les conclusions du premier rapport, et donc rendre Behring Breivik passible d’une peine de prison plutôt que d’un internement psychiatrique. Plusieurs avocats des proches des victimes et des survivants avaient demandé au tribunal une nouvelle expertise psychiatrique. En dernier ressort, il reviendra au tribunal d'Oslo de décider s’il est pénalement responsable ou non, lors de son procès qui doit débuter le 16 avril.
La nouvelle expertise pourrait toutefois être compromise par un refus de Behring Breivik, qui a fait savoir par le truchement de son avocat, qu’il refuserait de se prêter à de nouveaux examens. Il s'était montré coopératif lors des treize entrevues (36 heures au total) avec les deux experts-psychiatres.
Le 22 juillet, déguisé en policier, l’homme avait fait feu pendant plus d’une heure contre un rassemblement de jeunes travaillistes sur l’île d’Utoeya, près d’Oslo, après avoir fait exploser une bombe près du siège du gouvernement norvégien. 77 personnes, essentiellement des jeunes, avaient perdu la vie.
Élodie Vergelati
(Avec AFP)
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