Quatre soldats français ont été tués et huit blessés vendredi matin en Afghanistan, par un homme portant l’uniforme de l’armée afghane, dont les troupes françaises assurent la formation dans la province de Kapisa (est). Le chef de l’État, Nicolas Sarkozy, a confirmé l’information délivrée un peu plus tôt par un communiqué de la force internationale de l’Otan (Isaf), qui ne précisait pas la nationalité des quatre morts. « Le tireur présumé a été appréhendé », signalait l’Isaf.
L'attaque s'est produite vers 8 heures locales dans le district de Tagab, selon un responsable des forces de sécurité afghanes qui a requis l’anonymat. Devant les diplomates venus lui présenter ses vœux, le président de la République a indiqué que le ministre de la Défense, Gérard Longuet, était envoyé « immédiatement » en Afghanistan pour faire le point de la situation. Il a également annoncé la suspension de toutes les opérations de formation et d’aide au combat de l’armée afghane assurées par les troupes françaises. Le périmètre de la base française de Tagab a été circonscrit et interdit d’accès aux forces de l’ordre afghanes, selon une source de l’Isaf.
La question d’un retour anticipé des 3600 soldats français encore présents en Afghanistan a été évoquée par le chef de l’État qui a déclaré : « L'armée française est au côté de ses alliés, mais nous ne pouvons pas accepter qu'un seul de nos soldats soit tué ou blessé par nos alliés. C'est inacceptable, je ne l'accepterai pas ». « C'est une décision difficile que celle que nous aurons à prendre dans les jours qui viennent », a-t-il ajouté.
Les quatre soldats décédés vendredi portent à 82 le nombre de militaires français tombés en Afghanistan depuis le début du conflit en 2001. Le 29 décembre, deux légionnaires français avaient été abattus délibérément par un soldat de l'Armée nationale afghane (ANA) dont ils assuraient la formation dans la province de Kapisa, au nord-est de Kaboul. La région, où se trouve la vallée de Tagab, est très infiltrée par la rébellion des talibans. L’ANA doit assurer seule la sécurité du pays en 2014, date de retrait des forces de l’Otan.
(Sources : Reuters, lexpress.fr, liberation.fr)
Crédit photo : AFP/Archives
Élodie Vergelati
Afghanistan : pour Fillon, « les soldats ne sont pas morts pour rien »
Un soldat français tué en Afghanistan, le 75e en dix ans
Afghanistan : l'armée américaine cherche le soutien des femmes
Un soldat mort pour la France en Afghanistan
Des soldats Français tués en Afghanistan