Les autorités italiennes ont revu à 13 morts, dimanche, le bilan du naufrage du Costa Concordia, survenu il y a neuf jours. Le corps d’une femme « endossant un gilet de sauvetage » a été trouvé dimanche après-midi dans la partie submergée du navire, à 10 mètres de profondeur. La veille, la dépouille d’une autre femme avait pu être repêchée à 20 mètres de profondeur. Au total, huit corps ont été identifiés : quatre Français, un Italien, un Espagnol, un Allemand et un Hongrois. On compte une vingtaine de disparus, dont une dizaine d’Allemands, un jeune couple français, deux retraités américains, une fillette italienne, une Péruvienne et un Indien. Mais le bilan pourrait s’alourdir si la présence de passagers non enregistrés est confirmée. En effet, une Hongroise, qui ne figurait pas sur la liste des passagers, est réclamée par sa famille.
Franco Gabrielli, le commissaire spécial en charge de la catastrophe, a évoqué dimanche la possibilité que des passagers n’aient pas été enregistrés. Il a cité le cas de cette Hongroise et ajouté que le corps retrouvé samedi pourrait être le sien. « La famille dit qu’elle se trouvait à bord avec un membre d’équipage, et qu’elle a appelé quand elle était sur le bateau », a-t-il précisé. « Il pourrait y avoir en théorie un nombre X de personnes qui se seraient trouvées sur le navire et ne seraient pas réclamées parce qu'elles étaient clandestines », a-t-il expliqué. Une théorie réfutée par le commissaire de bord du navire, Manrico Giampedroni : « impossible (…) tout est électronique. Costa est une société sérieuse ».
L’enquête se poursuit pour déterminer la responsabilité exacte dans l’accident de Francesco Schettino, le capitaine de ce navire long comme trois stades de football et haut comme un immeuble de 20 étages. « L’homme le plus détesté d’Italie » a reconnu avoir fait une « bêtise » mais refuse de porter seul le chapeau : il a affirmé que le « salut » ( « inchino ») du navire à l’île du Giglio, manœuvre à l’origine du naufrage, était une sorte de parade fréquente recommandée pour « faire de la publicité » à Costa Crociere. Depuis mardi dernier, il est assigné à résidence, et mis en cause pour homicides multiples par imprudence, naufrage et abandon de navire. Pour sa défense, il nie l’abandon délibéré du navire et dit être tombé dans une chaloupe. Sa version confuse des faits va être confrontée aux images des caméras de sécurité situées sur la passerelle de commandement, que les carabiniers espèrent pouvoir exploiter.
Élodie Vergelati
Avec AFP
Crédit photo : AFP
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