Avec plus de 5.400 morts, selon l'ONU, depuis le début de la répression en mars 2011, la situation en Syrie nécessite une mobilisation diplomatique urgente. Bloquées depuis le mois d’octobre par la Russie et la Chine, les négociations à l’ONU pourraient prendre une tournure nouvelle mardi, alors que la Ligue arabe va présenter au Conseil de sécurité son projet de sortie de crise en Syrie. Le texte demande l’arrêt des combats, la libération des prisonniers, l’autorisation des médias d’entrer en Syrie, la transmission du pouvoir au vice-président syrien et la nomination d’un gouvernement d’union nationale.
Les ministres des Affaires étrangères américain, français et britannique, Hillary Clinton, Alain Juppé et William Hague seront présents pour soutenir le projet, et présenter un front uni. La signature d’une résolution semble néanmoins compromise. « Je ne m’attends pas à ce que les ministres négocient ce texte demain », a expliqué lundi à la presse l’ambassadrice américaine Susan Rice, tout en dénonçant le veto de Moscou et Pékin. La Russie, alliée traditionnelle de Damas, a d’ailleurs réitéré lundi son opposition au projet de résolution, jugeant le texte « pas équilibré » et susceptible de provoquer « une ingérence dans les affaires syriennes », selon les mots de Guennadi Gatilov, vice-ministre russe des Affaires étrangères.
Si les conditions pour adopter une résolution ne sont pas encore réunies selon Alain Juppé, qui s’est exprimé lundi à ce sujet, une nouvelle donne diplomatique se met toutefois en place au Conseil de sécurité de l’ONU. L’arrivée en janvier de cinq membres non-permanents (Maroc, Togo, Guatemala, Pakistan, Azerbaïdjan) plus convaincus de la nécessité d’agir en Syrie, ainsi que le départ du Brésil, hostile au projet, redistribuent les cartes. « Au moins dix pays » sur quinze pourraient être favorables au projet de résolution, selon des diplomates français. Le rôle de la Ligue arabe dans les négociations pourrait atténuer l’objection d’une ingérence proprement occidentale.
Élodie Vergelati
(Sources : AFP, France Inter, lenouvelobs.com)
Crédit photo : AFP/Archives / La Secrétaire d'État américaine Hillary Clinton, le 12 janvier 2012 à Washington.
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