La situation empire en Syrie. Une nouvelle flambée de violence lundi a fait près de 100 morts parmi les civils, en majorité dans des bombardements sur la ville de Homs, haut lieu de la contestation, et dans sa province. L’Observatoire des droits de l’Homme (OSDH) dresse le bilan de 69 morts à Homs et dans les localités de Rastane, Qousseir et Houla, de 13 morts dans la province d’Idleb (nord-ouest), de 15 dans la province de Damas, et d’un dans la province d’Alep (nord). Samedi, déjà, Homs a fait l’objet d’un pilonnage sanglant qui a coûté la vie à plus de 230 personnes. « C’est la première fois que nous subissons une telle attaque » a déclaré Omar Chaker, un militant joint par l’AFP depuis Beyrouth. « Plusieurs maisons sont transformées en hôpitaux de fortune où les blessés reçoivent les premiers secours mais nous ne sommes pas bien équipés », a-t-il expliqué. Le Conseil National Syrien (CNS), principale coalition de l’opposition, a exhorté la communauté nationale à « agir vite » pour « empêcher un nouveau massacre » à Homs, et à « protéger les civils syriens d’une guerre d’extermination sous couvert du silence et de la complicité » de la Russie et de la Chine, qui ont fait barrage samedi au projet de résolution de l’ONU.
Cette nouvelle offensive, niée par le régime de Bachar al-Assad, intervient après l’échec des efforts diplomatiques de l’ONU pour trouver, de concert avec la Ligue arabe, une solution de sortie de crise. Le veto russo-chinois fonctionnerait, selon le sentiment de l’opposition syrienne, comme un « permis de tuer » pour le régime syrien. La Russie, alliée de la Syrie, envoie mardi son chef de la diplomatie, Sergueï Lavrov, officiellement pour plaider pour « des réformes démocratiques indispensables » dans le pays. Moscou ne souhaite pas le départ du président Bachar al-Assad, réclamé par les Occidentaux. Le blocage diplomatique à l’ONU ainsi que la dégradation des conditions de sécurité ont conduit la Grande-Bretagne et la Belgique à rappeler leurs ambassadeurs, tandis que les États-Unis ont pris la décision de fermer leur ambassade. La communauté internationale réfléchit à de nouvelles sanctions pour faire pression sur le régime syrien. Alain Juppé, le chef de la diplomatie française, a évoqué lundi avec des responsables arabes la création d’un « Groupe des amis de la Syrie ».
Élodie Vergelati
(Sources : AFP, ouest-france.fr)
Crédit photo : AFP
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