L’Assemblée générale de l’ONU a adopté jeudi, à New York, une résolution condamnant la répression en Syrie. Adopté à une large majorité, avec 137 voix pour, 12 contre et 17 absentions, le texte n’a qu’une portée symbolique. A la différence du Conseil de sécurité régi par le droit de veto, l’Assemblée générale n’est qu’un organe consultatif. La résolution exige du régime de Bachar al-Assad l’arrêt des violences contre la population civile, tout en recommandant la nomination d’un envoyé spécial des Nations Unies en Syrie. Elle soutient aussi la voie de la transition démocratique en Syrie, portée par la Ligue arabe, qui avait défendu un texte similaire il y a quelques jours au Conseil de sécurité. La Russie et la Chine avaient alors opposé leur droit de veto. Les deux pays ont réitéré hier leur opposition en votant contre le texte, tout comme l’Iran, Cuba ou encore le Venezuela.
Après le vote, le ministre français des Affaires étrangères Alain Juppé a salué un « soutien massif et sans équivoque au peuple syrien (et) à la Ligue arabe ». « Le message est sans ambiguïté. La violence doit cesser immédiatement », a déclaré son homologue britannique William Hague. Néanmoins, des divergences se font sentir du côté européen, et l’Union Européenne pourrait revoir à la baisse ses ambitions de durcir ses sanctions contre le régime syrien, selon des sources diplomatiques. En outre, le patron du renseignement américain, James Clapper, a déclaré que les attentats commis récemment à Damas et Alep (nord) avaient vraisemblablement été commis par la branche irakienne d'Al-Qaïda, qui a selon lui infiltré les forces de l'opposition.
Les bombardements continuaient hier sur Homs (centre) et Hama (centre), tandis que deux figures de la révolte contre le régime de Bachar al-Assad, le journaliste Mazen Darwich et la blogueuse Razzan Ghazzawi, ont été arrêtées. Dans le même temps, les militants pro-démocratie ont appelé les Syriens à manifester en masse vendredi, parlant d'une « nouvelle étape » dans leur combat débuté en mars 2011. Plus de 6.000 personnes ont été tuées et des dizaines de milliers d’autres arrêtées selon des militants, depuis le début de la répression.
Elodie Vergelati
(Sources : AFP, l’express.fr, liberation.fr)
Crédit photo : AFP
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