237 milliards d'euros, c’est le montant total du nouveau plan de sauvetage de la Grèce. Cet accord a été conclu mardi matin au terme de plus de treize heures de tractations entre les ministres des Finances de l'Union monétaire, a annoncé leur chef de file Jean-Claude Juncker. « L'accord de grande ampleur » doit permettre « de garantir l'avenir du pays dans la zone euro », a-t-il déclaré à la presse, alors que de nombreux économistes pensent que le pays est condamné à terme à la quitter. Le plan comprend une aide publique, des prêts pour l'essentiel, à hauteur de 130 milliards d'euros jusque fin 2014 et un effacement de la dette de la Grèce détenue par ses créanciers privés, banques et fonds d'investissement. Avec ce plan, la zone euro espère réduire la dette du pays d'un montant de 107 milliards d'euros, un record dans l'histoire économique mondiale. En contrepartie, la Grèce fera l’objet d’un contrôle renforcé à Athènes, de la part de ses créanciers et de la Commission européenne en particulier.
Athènes s'est dit « très satisfait » du résultat
Grâce à ce plan de soutien, la Grèce devrait être en mesure de faire face à une échéance de remboursement de 14,5 milliards d'euros qui tombe le 20 mars et ainsi d'éviter le défaut de paiement. Athènes s'est dit « très satisfait » du résultat. Le pays s’est engagé par écrit à tenir ses promesses d'économies budgétaires et de réformes. Le parlement grec a déjà adopté dimanche un plan d’austérité drastique de 3,3 milliards d'euros, prévoyant une réduction du salaire minimum et une limitation des retraites notamment. Les négociations ont toutefois traîné en longueur car les principaux bailleurs de fonds de la Grèce ont mis le doigt sur un trou de plusieurs milliards d'euros à combler pour parvenir à réduire la dette grecque à 120% du PIB d'ici 2020.
Un dernier plan de sauvetage ?
L’accord a été difficile à trouver car de nombreux pays doutaient, en dépit des promesses répétées, de la capacité de la Grèce à réaliser les réformes nécessaires. Le pays subit une récession sans précédent avec cinq années consécutives de recul du Produit intérieur brut, et la population a de plus en plus de mal à accepter les restrictions budgétaires. De nombreux économistes s’accordent à dire qu’il n’est pas certain que le nouveau plan de sauvetage soit le dernier chapitre de la crise grecque. Ils redoutent que le pays ait rapidement besoin d'argent frais supplémentaire, ou soit contraint à quitter la zone euro, parce qu'il ne sera pas en mesure de réaliser les réformes promises. La zone euro attend désormais la décision du FMI qui semble disposé à participer à l'aide publique de 130 milliards d'euros.
(Source AFP)
Crédit photo : AFP
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