Société
Women on board : un réseau féminin à Hong Kong
Publié le 6 octobre 2010 à 12:30
Par Orianne Chenain
Comment networker au feminin alors qu’après le boulot, peu de femmes ont le temps pour un verre, devant souvent vite rentrer superviser les devoirs de leurs chères têtes blondes ? Comment multiplier les repas d’affaires et recréer des liens avec nos anciens camarades de promotion alors que chaque lundi certaines d’entre nous attaquons un nouveau régime ?
Women on board : un réseau féminin à Hong Kong Women on board : un réseau féminin à Hong Kong
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Telles sont quelques unes des questions que se sont posées Maryse Kraatz, directrice de la Chambre de commerce de Hong Kong et un groupe de « leading women » basées à Hong Kong ;  c’est ainsi qu’est née l’idée de créer au sein de la Chambre de commerce un groupe de travail intitulé « Women on Board ».

Composé à parité de 15 femmes d’influence hongkongaises et françaises et présidé par Marie Amelie Hoffmann, General Manager de LVMH Watch & Jewellery Hong Kong, notre groupe a commencé à  se réunir en janvier dernier et essaie désormais de se réunir une fois par mois.

Nous nous sommes très rapidement mises d’accord sur une « mission statement », celle  d’«  Aider les femmes à mieux s’épanouir professionnellement », mais notre groupe vise aussi à dire haut et fort « sky is the limit, osez ! » (le ciel est la limite)

Nous avons d’abord décidé que pour sa première année nos travaux devaient être tournés prioritairement vers les membres du groupe pour créer un noyau dur de femmes leaders, apprendre à se connaître, partager les expériences, et s’entraider. Il s’agit aussi d’inspirer et promouvoir l’excellence professionnelle  au féminin, identifier les FCS (facteurs clés de succès) des femmes leaders, les dénominateurs communs, et se faire du bien, améliorer sa confiance en soi. D’autres objectifs : développer le networking au féminin, identifier les barrières culturelles à l’égalité professionnelle homme-femme, faire tomber les idées reçues que nous construisons parfois nous-mêmes, remédier au manque de solidarité entre femmes, travailler son évolution professionnelle  (osons, n’ayons pas peur…) et enfin rencontrer des femmes exceptionnelles et s’enrichir de ces rencontres.

Nous allons prochainement réfléchir au programme de notre deuxième année, qui devrait être davantage tourné vers l’extérieur et notamment en trouvant les voies et moyens de soutenir les jeunes générations, de voir comment nous pourrions aider les femmes, nombreuses au sein de la communauté expatriée, à se réinsérer  après un break, créer une bourse de missions de travail pourquoi pas en s’inspirant de ce qu’a fait Véronique Morali, Un « Force femmes » à Hong Kong ?

Notre première séance nous a permis de présenter nos « drivers », ces facteurs clés de succès et donner quelques conseils. Nous avons vite trouvé beaucoup de points communs, transcendant nos différences culturelles, d’éducation ou de parcours.

Parmi les « drivers », ont été évoqués dans le désordre  l’indépendance, le fait de créer, de réaliser quelque chose de concret, le fait aussi qu’une femme ne peut pas se permettre de perdre (éléments peut-être d’ailleurs plus présents chez nos amies hongkongaises, plusieurs ayant été élevées avec pour adage « seule la première place est la bonne »), l’engagement, le souhait de donner du sens à sa vie, mais aussi ses enfants … Etrangement aucune d’entre nous n’a évoqué l’argent ni le pouvoir….  Manque d’honnêteté, femmes politiquement correctes ou définitivement différentes des hommes ?

Parmi les FCS, on a retrouvé la chance, le travail, la persévérance, le fait de vouloir montrer l’exemple, la capacité d’écoute, et quasi dans tous les cas le rôle du  mentor, en général son conjoint… là encore, un groupe d’hommes diraient-ils la même chose ?

Enfin, parmi les conseils qui sont revenus le plus souvent : se connaître, travailler, écouter et respecter l’autre, équilibrer sa vie tout en restant soi-même, sans compromission, prendre des décisions et manager ses équipes tout en restant humble, construire son réseau, et enfin prendre des risques.

Depuis juin 2010 et pendant une année, un binôme composé d’une hongkongaise et d’une française planche chaque séance devant le groupe et traite un des sujets sélectionnés par le groupe soit : networker au féminin, portraits de femmes ; qu’ont-elles en commun ?, développer sa confiance en soi ; travailler, construire sa carrière professionnelle, préparer le « next step » ; comment aider les femmes à rentrer dans un conseil d’administration?; utiliser un coach ? comment, pourquoi ?; comment gérer ses émotions ?; faire tomber les idées reçues sur les clivages Hommes/femmes dans l’entreprise aujourd’hui ; comprendre comment les hommes perçoivent et travaillent avec les femmes; et bien d’autres…

Nous avons déjà planché sur un premier thème « From leading women portrait to women on board… »

Et dès la semaine prochaine nous attaquons une séance avec un professeur de théâtre qui va nous aider à développer notre confiance en nous.

Nous souhaitons aussi inviter des femmes « exemplaires », « modèles », « icônes ». Nous avons ainsi eu la chance d’accueillir Dominique Herriard Dubreuil, Présidente de Remi Cointreau et marraine de notre comité ; quelle chance incroyable de pouvoir partager avec elle ses réussites et ses doutes, de pouvoir profiter de sa grande expérience comme de ses conseils.

Et pour finir, sommes-nous si différentes de nos amies asiatiques ? Les chiffres de Hong Kong ne sont pas plus satisfaisants que ceux de nombreux autres pays développés (pourcentage de femmes dans les conseils d’administration à Hong Kong : environ 9%). En outre, on a vite pris conscience que, quelles que soient nos origines, nos formations, notre éducation, les femmes ayant une activité professionnelle partagent des problématiques très proches ; elles touchent à ce désir d’équilibre, qui nous rend à la fois vulnérables mais peut aussi devenir une force lorsque cette quête nous permet de prendre du recul et de relativiser les défis.

Orianne Chenain
Vice-Présidente du « WOB »


VOIR AUSSI :

Parole d'expat' : mon playgroup à Hong Kong

Quand les expats investissent les capitales

Les réseaux féminins, une aide à la création d'entreprise

Mots clés
Société Monde Réseau professionnel asie
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